Après Microsoft et Google, c'est au tour d'Amazon Web Services (AWS) de s'engager en France en faveur d'un cloud de confiance. D'après plusieurs sources concordantes recueillies par le JDN, le groupe de Jeff Bezos a signé un accord avec Atos en vue de proposer ses services cloud sur une infrastructure isolée des législations extraterritoriales. Une infrastructure qui sera pilotée par le groupe français. Le projet est en préparation depuis plusieurs mois.

Une réponse à Microsoft et Google

A travers cet accord, l'objectif d'AWS sera de proposer une offre avec le tampon "Cloud de confiance" de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi). Une reconnaissance qui passe par l'obtention du label SecNumCloud de l'Anssi visant à distinguer les clouds en matière de sécurité et d'étanchéité avec des législations internationales. La première réglementation visée par le label étant le Cloud Act. Une réglementation qui permet aux autorités étasuniennes d'accéder aux données stockées par tout acteur américain, quelle que soit leur localisation, sur simple décision de justice.

L'arrivée d'AWS sur le segment n'est pas une surprise

L'initiative fait écho aux projets de cloud de confiance de Microsoft et Google. Le premier va passer par une coentreprise créée par Orange et Capgemini baptisée Bleu, qui aura pour vocation de commercialiser sous pavillon français ses offres cloud Azure et Microsoft 365. Quant à Google, il a créé une jointe-venture (S3NS) avec Thales, avec un objectif équivalent. Le lancement commercial de Bleu est prévu d'ici la fin de l'année, celui de S3NS au 2e semestre 2024. L'arrivée d'AWS sur le segment du cloud de confiance n'est donc pas une surprise. Après les annonces de ses deux principaux challengers, le cloud de Seattle se devait de se positionner également sur ce créneau.

Evidian à la manœuvre

Le projet intervient alors qu'Atos traverse une mauvaise passe. Le chiffre d'affaires de l'ESN a reculé de 2,5% en 2021 et de 0,6% au premier semestre 2022. La valeur de son action a été divisée par huit depuis début 2021. En juin dernier, le groupe annonçait un projet de scission. Il doit donner naissance à deux entités. La première regroupera ses prestations d'infogérance en perte de vitesse, la seconde ses activités en forte croissance : conseil en numérisation, cybersécurité, serveurs haute performance et supercalculateur. Baptisée Evidian, c'est cette deuxième entité qui sera en charge de porter le partenariat avec AWS.

Fin septembre, l'agence digitale française Onepoint (2 500 collaborateurs) lançait une offre de rachat amicale sur Evidian en partenariat avec le fonds d'investissement londonien ICG. Une offre qu'Atos s'est empressé de refuser fermement.


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