Un levier supplémentaire sur le chemin de la transition énergétique

Avec 43 % des consommations d’énergie annuelles et 23 % des émissions de gaz à effet de serre, l'accélération de la transition énergétique du parc immobilier tertiaire français était une étape indispensable, et inciter rapidement les entreprises à s’équiper d’un système de régulation de l’énergie, une obligation. 

Cette extension du décret BACS aura donc une portée nettement plus importante que le texte initial qui ne pourra être considéré comme un simple additif exposant de nouveaux acteurs économiques aux contraintes réglementaires. Ce nouveau texte s’inscrit donc dans le prolongement de la politique promulguée par l’état, dès 2020, pour favoriser la mise en place de solutions techniques permettant d'atteindre les objectifs fixés à 2030, à savoir réduire la consommation d’énergie du secteur de 40%.

Alors, oui, la mesure peut être perçue comme une contrainte parce qu’elle nécessitera des investissements, mais elle représente également une réelle opportunité pour beaucoup d’entreprises de se fixer des objectifs ambitieux en matière de sobriété énergétique, à condition de se poser les bonnes questions. 

La mise en œuvre d’un système de régulation adossé aux bonnes technologies et au bon service de pilotage permet aux entreprises d’économiser de manière immédiate de 15 à 30 % d’énergie. Il représente également pour elles l’opportunité d’accélérer leur trajectoire vers la neutralité carbone et de se préparer aux prochaines restrictions. Nul doute que la loi favorise la généralisation et la systématisation des efforts autour de la consommation énergétique.

Des réels atouts, mais est-ce finalement suffisant ?

Avec un coût de l’énergie qui va continuer à rester élevé au regard de la crise actuelle, les entreprises ont tout intérêt à suivre les obligations pour rester compétitives et protéger leur marge. Un système de bonifications décidé par l’État existe et permet aux entreprises de faire prendre en charge une partie (voire la totalité dans certains cas) de leur investissement, par le biais des certificats d’économie d’énergie. Ce mécanisme leur permet ainsi d’obtenir un retour sur investissement qui se calcule non plus en années, mais en mois ! Les entreprises peuvent par la même occasion préparer le futur et rendre progressivement leurs bâtiments intelligents. Avant tout moins énergivores, ils seront upgradés, plus connectés, durables, confortables et performants. En saisissant l’occasion de repenser leurs infrastructures dès à présent, elles auront parcouru près de 80 % du chemin pour demain. 

Le décret BACS confirme la maturité de la France sur les sujets réglementaires, son rôle de laboratoire en Europe et sa position dominante grâce à l’influence de grands acteurs du monde du bâtiment et de l’énergie à l’échelle internationale. 

Il restera néanmoins à l’état d’aller jusqu’au bout de la démarche engagée en fixant notamment des pénalités adéquates en cas de non atteinte des obligations fixées.


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