Révisée chaque année à la même période, l'allocation chômage a été revalorisée de 1,9% ce 1er juillet. Elle avait déjà exceptionnellement été réhaussée de 1,9% le 1er avril.

Cette dernière révision reste cependant en-deçà de la forte inflation (+5,1% en mai sur un an), ce que la CGT s'est empressée de dénoncer, notant que "cette revalorisation totalement insuffisante a été votée par les seules organisations patronales, tandis que toutes les organisations de salariés se sont abstenues [le vote contre d'une seule organisation syndicale aurait induit une non-revalorisation des indemnités]". 

Concrètement, à quels montants s'attendre après cette hausse ? Capital relève que :

  • "Le montant de l'allocation chômage minimale va passer de 31,00 à 31,59 euros par jour."
  • "La partie fixe de l'allocation de retour à l'emploi (ARE), qui s'ajoute à la partie proportionnelle de l'allocation correspondant à 40,4% de l'ancien salaire, sera revalorisée de 12,71 à 12,95 euros par jour."
  • L'allocation de retour à l'emploi formation (AREF) "sera relevée de 22,19 à 22,61 euros par jour."

Quel calcul pour l'allocation chômage ?

Le montant des allocations chômage se calcule à partir du salaire journalier de référence (SJR). Ce dernier s'obtient en additionnant l'ensemble des salaires perçus par l'employé au cours des 24 mois précédant la fin de son dernier contrat de travail (36 mois pour les allocataires de 53 ans et plus). Ensuite, il faut diviser cette somme, par le nombre de jours correspondant à la durée d'indemnisation, c'est-à-dire les jours travaillés et les périodes d'inactivité, au cours desquelles une rémunération réduite a été perçue (comme en cas d'arrêt-maladie, de congé parental, de congé maternité ou d'activité partielle). Le quotient issu de cette formule constitue le salaire journalier de référence (SJR). Une fois ce calcul effectué, deux nouvelles formules doivent être comparées.

  • 40,4% du SJR + 12,95 euros (depuis le 1er juillet 2023)
  • 57% du SJR

Le résultat le plus élevé est retenu et considéré comme le montant final de l'allocation chômage que va toucher le demandeur d'emploi. Ce montant doit être compris entre 31,59 euros par jour (depuis le 1er juillet 2023) et 75% du salaire journalier de référence. Un complément peut donc être versé si le premier montant calculé est trop faible.

Comment faire une simulation de votre allocation chômage ?

Vous pouvez simuler le montant de votre allocation chômage avec le simulateur de Pôle emploi.

Quel est le montant de l'allocation chômage en 2023 ?

Le montant de l'allocation chômage varie selon vos anciens salaires. Toutefois, cette allocation ne pourra pas être inférieure à 31,59 euros par jour depuis le 1er juillet 2023.

Allocation chômage et Pôle emploi :  comment ça marche ?

Pour percevoir l'allocation chômage (ou aide au retour à l'emploi ou ARE), vous devez être inscrit à Pôle emploi dans les 12 mois qui suivent la fin de votre contrat de travail et vous actualisez tous les mois. Au moment de l'ouverture des droits, Pôle emploi vous informe du montant et de la durée de l'indemnisation ainsi que du premier jour indemnisé. Le versement de l'allocation n'intervient pas dès le premier jour de la fin du contrat. Il y a un délai de carence à respecter qui dépend notamment du nombre de jours de congés payés que le salarié a à solder.

Quelles conditions pour toucher l'allocation chômage ?

Pour avoir droit aux allocations chômage, vous devez remplir plusieurs autres conditions :

  • Ne pas avoir atteint l'âge légal de départ à la retraite
  • Ne pas remplir les conditions de trimestres ou d'âge permettant de bénéficier de la retraite à taux plein
  • Etre apte à travailler
  • Avoir travaillé au moins six mois durant les 24 derniers mois (36 derniers mois pour les plus de 53 ans)
  • Vous inscrire à Pôle emploi dans les 12 mois qui suivent la perte de votre emploi

En outre, il faut avoir involontairement perdu son travail (sauf exceptions). Les motifs retenus sont :

  • Le licenciement, quelle qu'en soit la cause
  • La fin d'un CDD
  • Les salariés qui démissionnent et ont au moins 5 ans d'ancienneté dans leur entreprise peuvent prétendre aux allocations chômage si leur démission a pour but réaliser un projet professionnel.

Conditions d'accès au chômage pour les travailleurs indépendants

Les travailleurs indépendants peuvent toucher une indemnisation, l'allocation des travailleurs indépendants (ATI), de 800 euros par mois pendant 6 mois sous certaines conditions. La loi en faveur de l'activité professionnelle indépendante, votée fin octobre 2021 au Sénat et mi-janvier 2022 à l'Assemblée Nationale, validée définitivement le 8 février et promulguée le 14 février, assouplit les conditions d'accès à l'ATI :

  • Cessation de l'activité parce qu'elle n'était pas viable, caractérisée par une baisse du revenu fiscal de 30% d'une année sur l'autre (plus besoin de justifier d'une liquidation ou d'un redressement judiciaire)
  • L'activité doit avoir généré au moins 10 000 euros sur l'une des deux années précédant la cessation, et non plus nécessairement sur chacune des deux années
  • Les ressources personnelles doivent être inférieures au montant du RSA

Auparavant, les conditions d'accès étaient bien plus restrictives :

  • L'activité non salariée devait avoir généré au moins 10 000 euros par an sur les 2 années qui avaient précédé la cessation
  • La cessation de leur activité devait également être involontaire : liquidation judiciaire avant la cessation de l'activité, ou remplacement du dirigeant dans le cadre d'un plan de redressement judiciaire.

Chômage en cas de démission

Certains cas de démission légitime (à faire via une lettre de démission pour un CDI ou une lettre de démission de CDD) donnent le droit aux allocations  :

  • Pour suivre son conjoint ou concubin
  • Pour suivre son futur conjoint (ou signataire d'un Pacs)
  • Pour suivre ses parents ou son tuteur si l'on a moins de 18 ans
  • Si l'on est victime d'un acte délictueux dans son entreprise
  • Si l'on est journaliste et que l'on fait jouer la clause de conscience
  • Si l'on est titulaire d'un contrat-couple
  • Si l'on ne perçoit plus de salaire de la part de son entreprise
  • Si l'on démissionne d'un contrat d'accompagnement vers l'emploi (CAE) ou Contrat d'insertion pour suivre une formation ou un nouvel emploi
  • Pour effectuer une mission de volontariat d'aide internationale ou un VIE (volontariat international en entreprise) pour une durée d'au moins 1 an.

A noter : l'allocation chômage peut être versée à une personne exerçant une activité à temps partiel si le salaire qu'elle perçoit est inférieur à 70% du salaire brut de référence, c'est-à-dire le salaire défini par Pôle emploi en fonction des derniers salaires perçus avant le chômage. Ce cumul ne peut être supérieur au salaire antérieur brut ni excéder une durée de 18 mois. L'allocation peut aussi, dans certains cas et sur demande, être versée aux personnes exerçant une activité indépendante.

Quelle est la durée de l'allocation chômage ?

La durée de versement de l'assurance chômage dépend de la durée pendant laquelle on a travaillé (et donc cotisé à l'assurance chômage) durant les 24 derniers mois.

Durée de cotisation Durée du versement
Moins de 6 mois Pas d'indemnisation
Plus de 6 mois Entre 182 jours (6 mois) et 548 jours (18 mois) depuis l'entrée en vigueur de la modulation de la durée d'indemnisation selon la conjoncture

Les plus de 53 ans peuvent bénéficier de durées d'indemnisation plus longues, jusqu'à 1 095 jours (36 mois).

Outre l'arrivée du terme des droits, plusieurs motifs peuvent mettre fin au versement de l'allocation chômage :

  • La reprise d'une activité à temps complet
  • La non-inscription sur la liste des demandeurs d'emploi
  • Le versement d'un Complément de libre choix d'activité ou de l'Allocation de présence parentale
  • Le versement d'indemnités de la Sécurité Sociale (maladie, maternité…)
  • La résidence en dehors du territoire français
  • L'atteinte d'un âge permettant de percevoir la retraite à taux plein
  • En cas de déclaration inexacte ou mensongère.

Si vous ne pouvez plus percevoir l'allocation chômage et que vous êtes toujours sans emploi, vous pouvez demander l'ASS ou allocation spécifique de solidarité.


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