Le Web3 repense la fonction comptable 

Le Web3 et ses applications basées sur la blockchain (DApps) font émerger un système financier indépendant et décentralisé, en parallèle du système bancaire classique. Dans cet écosystème, les particuliers et les entreprises réalisent des transactions quasi-instantanément (achat, crédit, prêt et investissement) sans recourir aux banques. Les métiers de la comptabilité doivent traiter des actifs numériques (crypto-monnaies et jetons non fongibles (NFT)) stockés dans des portefeuilles virtuels (comme MetaMask) et des “Exchanges” (Binance, Coinbase…). Ce changement de paradigme implique une révolution des acteurs et des pratiques comptables dans 4 directions. 

1.Développer une culture “crypto-comptable”

L’enjeu pour un service comptable est de muter en “hub crypto” capable de traiter et d’anticiper les problématiques de gestion pour ses clients. Pour ce faire, il est clé de débusquer les meilleurs talents enclins à maîtriser la crypto-comptabilité. Les cabinets comptables doivent aussi faire leur révolution copernicienne et développer cette expertise en interne. Les crypto-comptables doivent être à jour des réglementations fiscales et juridiques, mais aussi comprendre la DeFi (Finance décentralisée), son écosystème et ses codes. 

2. S’approprier les outils de comptabilité de crypto 

Étant donné que de nombreuses transactions Web 3.0 se produisent en dehors du système bancaire traditionnel, les cabinets comptables ont besoin de nouveaux outils qui vont interagir automatiquement avec leur système de comptabilité classique. En effet, peu d’ERP peuvent actuellement gérer efficacement la comptabilité des actifs numériques. De nouveaux problèmes peuvent apparaître tels que le différentiel entre le coût d’acquisition d'un Token et le prix auquel il est gagné, cédé ou échangé. Cela nécessite l'extraction de données de différentes sources et le traitement fiscal approprié pour chaque transaction. Par conséquent, les comptables doivent apprendre à utiliser les nouvelles plateformes telles que Gilded, Bitwave ou encore Tactic…. Ces dernières présentent des avantages dans la gestion fiscale et comptable des crypto-actifs. Elles comptabilisent notamment les avoirs en crypto-monnaie d'une entreprise et offrent une vision globale de la trésorerie qui y est associée.  

3. Intégrer la crypto dans ses pratiques comptables 

L’enjeu est de pouvoir catégoriser et “réconcilier” les transactions crypto, DeFi et blockchain et les synchroniser dans son système comptable ou ERP. Illustration : si une entreprise souhaite booster sa trésorerie en investissant dans la DeFi, Il faut être en mesure de suivre sa trésorerie crypto à travers les “exchanges”, les dépositaires et les protocoles DeFi et fusionner ces informations avec son système comptable basé sur les monnaies FIAT (Euro, Dollar…). Cela vaut également pour les entreprises qui facturent en crypto et/ou qui ont de la crypto dans le bilan comme Tesla.

4. Être à la pointe de la réglementation 

En matière d’innovation, le cadre fiscal et juridique a toujours un “train de retard”. Le Web3 n’échappe pas à la règle. Les nouveaux types d'actifs numériques évoluent chaque jour et sont utilisés d'une manière qui ne s'intègre pas parfaitement dans les cadres fiscaux et réglementaires existants. Un engouement tel que, dans son étude Blockchain & crypto 2022, PWC énonce un pourcentage de 30% d’entreprises disposant d’actifs en crypto-monnaies. Les cabinets comptables doivent donc se tenir à jour des derniers développements juridiques pour comprendre les risques et les réglementations susceptibles d'avoir une incidence sur leur clientèle. 
 


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