Il est urgent d’agir pour répondre aux préoccupations actuelles, qu’elles soient environnementales ou socio-économiques. Comment l’informatique peut-elle mener au monde d’après ? Et enfin passer de la transition à la transformation ?

On achète vert, il faut désormais produire vert

Et si demain l’acronyme ESN devenait Entreprise de Sobriété Numérique ? Le Green IT est un enjeu fort de ces prochaines années. Et il concerne tous les acteurs de la filière : fabricants de matériels informatiques, d’infrastructures réseaux, fournisseurs d’accès internet, hébergeurs, éditeurs de logiciels.

Les ESN ont un rôle important à jouer, car elles sont à la base de projets IT d’envergure capables de transformer des modèles et des usages. Lorsqu’un client achète sa voiture à crédit directement chez son concessionnaire, l’architecture informatique mise en place a la capacité de répondre aux enjeux de Green IT, en faisant en sorte, par exemple, de moins solliciter des serveurs ou encore de privilégier certains types d’interface moins énergivores.

En ce sens, les ESN ont une responsabilité au regard des enjeux environnementaux. Et cela peut se traduire par un ensemble de bonnes pratiques dont la finalité est de rendre les services numériques plus sobres et plus économes, et de promouvoir la sobriété numérique auprès des utilisateurs finaux (entreprises, particuliers, administrations).

L’évolution de nos modèles ne doit pas nous amener à changer les codes à n’importe quel prix

Tendre vers l’ESN sobre passe dans un premier temps par former et sensibiliser les équipes en interne. Mais se joue ici un autre défi à surmonter : la pénurie de compétences IT. C’est un effet indéniable de l’accélération de la transformation digitale. Et, en France, comme dans de nombreux autres pays, l’offre candidats reste inférieure à la demande du marché. Il y a d’un côté les écoles qui ne parviennent pas à former suffisamment, et de l’autre les entreprises qui souhaitent recruter des profils expérimentés.

Le marché du travail opère alors une mutation sans équivoque avec d’un côté des candidats qui aspirent à un terrain de jeu différent, et des entreprises qui doivent coûte que coûte continuer à répondre rapidement aux besoins de transformation des organisations.

Très souvent, le secteur du numérique amorce les prémices d’un avenir proche. Dans ce contexte de passage de la transition à la transformation, c’est une nouvelle fois le cas, car il y a obligation d’adopter de nouveaux modèles d’organisation du travail. Ainsi, apparaissent des organisations, qui, pour répondre rapidement à leurs besoins de transformation ont recours à des freelances pour compléter leur équipe IT en place. Mais le management de talents isolés au sein d’une même équipe n’est pas chose aisée et n’est pas en mesure de répondre à cette notion de durabilité.

C’est en ce sens que le savoir-faire des ESN est renforcé car le management agile est inscrit dans leurs gênes. Elles ont l’habitude de recruter des consultants IT salariés et indépendants pour les placer chez leurs clients, et elles ont cette capacité à créer une trame structurée composée de patchs applicatifs complets, créateurs de valeurs immédiates, et qui durent.

Le numérique a permis d’opérer une transition rapide vers le monde d’après. Mais pour que celui-ci se décline désormais au présent, la notion de durabilité doit être au cœur du processus de transformation et doit rayonner globalement : sur l'environnement, les modes de production, les conditions de travail…


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