[Mis à jour le 6 avril 2022 à 17h44]  Seuls quatre dossiers à la reprise de Sigfox , sur sept à l'origine, ont été présentés en audience, devant le tribunal de commerce de Toulouse ce mardi 5 avril, indique La Tribune : Actility, un acteur français basé à Lannion qui commercialise des solutions de connectivité industrielle, le fonds d'investissement anglais Greybull Capital LLP, OTEIS France, entité qui fait du conseil et de l'ingénierie dans l'immobilier et le bâtiment, ainsi que l'opérateur Unabiz, présenté comme le favori. La société Sentiens détenue par Ludovic Le Moan, le fondateur emblématique de Sigfox et ancien PDG de celle-ci, a préféré ne pas donner suite, tout comme l'opérateur Iwire. Le groupe français ZeKat, spécialisé dans le développement d'équipements numériques et mécatroniques, a également jeté l'éponge. "Le Groupe ZeKat, en tant qu'acteur majeur de solutions IoT, a préféré conserver son indépendance technologique au regard des réseaux pour continuer à proposer des solutions connectées opérables sur l'ensemble des réseaux", a indiqué l'entreprise dans un communiqué. La décision du tribunal de commerce de Toulouse est attendue le 14 avril.

Qu'est-ce que Sigfox ?

Sigfox est un opérateur IoT français. L'entreprise, créée en 2009 par Ludovic le Moan et Christophe Fourtet, est dirigée depuis février 2021 par Jeremy Prince. Elle a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Toulouse le 26 janvier 2022 (lire notre article Sigfox en redressement judiciaire : les partenaires confiants mais prudents). Une période d'observation de six mois doit permettre d'identifier de nouveaux acquéreurs ayant la capacité d'œuvrer pour le développement à long-terme de Sigfox et de proposer un maintien des emplois (lire notre article Rachat de Sigfox : qui sont les principaux intéressés ?). 

Sigfox opère son réseau, qu'il nomme la 0G, dans 75 pays, auxquels s'ajouteront 12 nouveaux pays grâce à son partenariat noué en juin 2021 avec l'opérateur émirati iWire. Température, vibrations, localisation… les objets connectés compatibles peuvent faire transiter sur ce réseau de petits paquets d'informations (le plafond est de 12 octets) 140 fois par jour au maximum, à faible coût. Les appareils reliés au réseau de Sigfox sont la quasi-totalité du temps en veille, ce qui leur permet de ne consommer qu'une faible quantité d'énergie. Pas besoin d'être branchés sur secteur, leur durée de vie peut atteindre une dizaine d'années avec une petite batterie. L'entreprise, qui a fêté en 2019 ses 10 ans, comptabilise plus de 30 millions d'objets contractés, dont 18,4 millions connectés au réseau et remontant 75 millions de messages par jours. Securitas représente le plus gros client de Sigfox, avec 2,8 millions alarmes connectées via le réseau 0G. En s'orientant vers le cloud, Sigfox entend affirmer sa stratégie dans le massive IoT.  

La 0G connecte plus de 19,5 millions d'objets connectés dans le monde. © Sigofx

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Quelle est la couverture de Sigfox ?

Plus de 2 000 antennes ont été déployées par Sigfox en France, selon des chiffres fournis par l'opérateur. Le réseau IoT du groupe couvre 94% de la population tricolore, et 74 autres pays comme le montre la carte ci-dessous (mise à jour en temps réel sur le site de Sigfox). 21 de ces pays bénéficient d'une couverture nationale, comme l'Espagne, l'Irlande, le Danemark ou encore la Belgique. Plus d'1,3 milliard de personnes dans le monde peuvent aujourd'hui bénéficier d'un réseau IoT Sigfox, fait savoir l'entreprise.

En s'implantant notamment en Russie en mars 2020, c'est sur un marché de l'IoT dont la croissance est estimée à 7,6 milliards de dollars en 2022 que Sigfox entend s'affirmer. L'opérateur français a créé avec la société de capital-risque numérique Energo Capital l'entité Sigfox Russia, opérateur exclusif du réseau Sigfox en Russie. Pour l'entreprise tricolore, la Russie fait figure de pays clé, non seulement pour sa taille, mais aussi pour l'enjeu technologique. Sigfox prévoit en effet de connecter des zones géographiques jusqu'à présent non couvertes, comme la taïga ou la route maritime du Nord, grâce à sa future offre d'IoT satellitaire élaborée avec Eutelsat. "La Russie est également très importante pour la numérisation de milliers de kilomètres de couloirs ferroviaires, dans le cadre de l'initiative Belt and Road, tout au long des pays baltes et de la Pologne jusqu'en Europe occidentale. Sigfox est bien placé pour aider à relever ce défi", a indiqué dans un communiqué Bertrand Ramé, vice-président expansion et gestion des partenaires chez Sigfox. Le gouvernement russe a mis en place début 2019 un programme national qui prévoit l'utilisation de l'IoT dans différents secteurs, dont la logistique où Sigfox observe une forte demande et compte tirer son épingle du jeu.

Pour attirer des clients, l'entreprise tisse des partenariats avec des opérateurs télécoms traditionnels, comme SFR, avec qui la jeune pousse s'est associée en mars 2016. Le telco tricolore est devenu un distributeur clef du réseau IoT de Sigfox en France, mais aussi dans les autres pays où il est installé, comme les USA ou l'Israël. Sigfox a conclu le même type d'accords avec le géant des télécommunications espagnol Telefonica. 

En septembre 2020, Sigfox a annoncé une alliance stratégique avec Cube Infrastructure Managers, à travers la vente de Sigfox Germany. Le gestionnaire de fonds d'infrastructure européen a désormais la charge du réseau bas débit de Sigfox en Allemagne, en Autriche, en Suisse et au Liechtenstein, grâce à ce rachat et à une prise de participation majoritaire dans l'opérateur Heliot Europe. "Le partage de l'infrastructure est un premier pas vers un coût total de possession (TCO) plus bas, une plus grande fiabilité et une meilleure interopérabilité", avait indiqué Ludovic Le Moan, cofondateur de Sigfox dans un communiqué. 

Le système de communication bas débit déployé par le groupe tricolore utilise des bandes de fréquences libres de droit pour faire transiter les données des objets connectés (en Europe, c'est la bande industrielle, scientifique et médicale à 868 méga hertz). Il est bidirectionnel : les appareils qui y sont rattachés envoient vers le cloud des informations collectées sur le terrain, comme la température ou les vibrations émises à un instant T, mais reçoivent également des données diffusées par l'entreprise qui les pilote (8 octets maximum). Cela permet aux pros de réaliser de petites mises à jour logicielles sans avoir à se déplacer.  

Comment fonctionne le réseau Sigfox ?

Le réseau 0G de Sigfox est un réseau bas débit longue portée (LPWAN). Créée sur le principe des technologies radio militaires, la 0G utilise la modulation à bande ultra étroite (UNB, Ultra Narrow Band), et fonctionne dans les 200 kHz de la bande libre de droit pour échanger des messages radio par voie hertzienne. Chaque message a une largeur de 100 Hz et est transféré à 100 ou 600 bits par seconde à un débit de données, selon la région. Par conséquent, de longues distances peuvent être atteintes tout en étant très robuste contre le bruit. Un appareil n'est pas attaché à une station de base spécifique, contrairement aux protocoles cellulaires. Le message diffusé est reçu par n'importe quelle station de base présente dans sa portée en deux secondes. Sigfox rappelle sur son site qu'un protocole léger pour l'envoi des données a été développé pour économiser la batterie. Le réseau est dit bidirectionnel, c'est-à-dire que les objets connectés envoient et reçoivent des données provenant de leur plateforme IoT. 

Quelle est la portée de la 0G ?

La 0G de Sigfox est un réseau longue portée. En ville, il a une portée qui peut être supérieure à 10 kilomètres, celle-ci peut atteindre les 30 voire les 50 kilomètres à la campagne. L'entreprise indique qu'un "faible débit binaire et une simple modulation radio permettent une liaison à budget de 163,3 dB pour les communications à longue portée".

Comment souscrire un abonnement Sigfox ?

Sigfox reste assez discret sur ses tarifs, qui varient en fonction du nombre d'appareils que ses clients souhaitent connecter sur son réseau et de la quantité de données qu'ils y font transiter. En moyenne, s'abonner à ce réseau IoT coûterait trois euros par an et par objet selon Sigfox. Mais les prix peuvent varier entre un et neuf euros par an et par capteur, selon des forums spécialisés. Les modems sont commercialisés entre cinq et quinze euros et les modules de connexion radio valent deux dollars en Europe et trois en Asie ainsi qu'aux USA.

La plateforme Buy a été expérimentée en France, en Allemagne et en Australie. © Sigfox

Sigfox permet par ailleurs de souscrire un abonnement en ligne, par simple paiement par carte bleue en fonction du nombre d'objets connectés voulus. "Les clients nous réclamaient cette possibilité depuis quatre ans. Nous avons travaillé sur le modèle d'affaires et nous nous sommes appuyés sur la technologie de la société de paiement américaine Stripe, qui a la même culture d'entreprise que Sigfox, pour offrir ce moyen de paiement, alors qu'auparavant il fallait passer par les services commerciaux", raconte Nicolas Poussier, product manager chez Sigfox. Les clients n'ont qu'à se rendre sur la plateforme Buy et l'abonnement souscrit est valable à l'échelle mondiale. "Cet accès complémentaire à celui des opérateurs est un véritable accélérateur pour les petites entreprises, les équipes de R&D ou les universités qui veulent tester la 0G sans effectuer de démarche auprès d'un opérateur", constate Nicolas Poussier. Quelques milliers de clients utilisent déjà ce mode de paiement dans le monde, principalement en France, au Japon, en Espagne et en Afrique du Sud. 

Pour Sigfox, ces faibles prix sont la condition sine qua non du décollage de l'IoT. Pour tirer plus encore les tarifs vers le bas, le laboratoire R&D de l'entreprise essaie de résoudre l'une des principales problématiques du secteur : le changement de batterie qui, même s'il n'a lieu qu'une fois tous les dix ans en moyenne pour les appareils fonctionnant avec le réseau Sigfox, reste coûteux. Les chercheurs de l'entreprise travaillent sur des technologies d'energie harvesting. Les appareils dotés de ce type d'équipements sont capables de capter de l'énergie dans leur environnement immédiat et donc (si les recherches aboutissent) de devenir 100% autonomes. Sigfox a par ailleurs annoncé des modules de connectivité radio commercialisés à 0,2 dollar, puis, à termes, à 0.02 dollar. 

Sigfox en France

Sigfox est une entreprise basée dans la banlieue de Toulouse, à Labège. Elle s'est installée dans ce qui était alors la TIC Valley, au milieu de nombreuses entreprises du monde des nouvelles technologies. Le succès de la jeune pousse a entraîné l'installation dans le quartier de nombreuses entreprises IoT. La TIC Valley a même changé de nom en mai 2015 pour devenir l'IoT Valley. Ludovic Le Moan, alors PDG de Sigfox, a pris la tête de l'association du même nom. L'IoT Valley et Sigfox se sont associés en octobre 2018 pour proposer un parcours e-learning consacré au déploiement d'un projet IoT. L'entreprise, qui s'internationalise, a également ouvert des bureaux à Boston, San Francisco, Munich, Madrid, Dubaï, Singapour Rio de Janeiro et Lund (Suède), pour renforcer son déploiement sur le marché américain, européen et asiatique. Au total, les effectifs de Sigfox comprennent plus de 450 personnes.

Le siège social de Sigfox est situé dans la banlieue de Toulouse, à Labège. © Sigfox

Sigfox vs LoRa

Sigfox a beau être le plus ancien opérateur IoT tricolore, il est désormais cerné par de nombreux concurrents, au premier rang desquels les entreprises membres de l'alliance LoRa, qui travaillent elles aussi à déployer un réseau LPWAN (low power wide area network, pour réseau bas débit longue portée). En France, Sigfox a tissé un partenariat avec l'opérateur SFR, qui va proposer à ses clients de connecter leurs appareils communicants sur le réseau déployé par la pépite toulousaine. Ses deux compétiteurs Orange et Bouygues ont décidé de déployer eux-mêmes un réseau LoRaWAN. Les Français Actiility et Qowisio déploient eux aussi leurs réseaux IoT LPWAN. (Voir aussi : IoT, quel protocole de communication choisir pour ses objets connectés ?)

Sigfox a une ambition internationale. Les multinationales qui raccordent leurs objets connectés à ce réseau n'ont pas à se soucier des frontières, elles ne traitent qu'avec un seul acteur. Pratique pour un bagagiste qui tracke des valises de passagers pendant leur voyage en avion par exemple. Les réseaux LoRa sont déployés par des opérateurs nationaux, qui signent entre eux des accords de roaming lorsqu'un de leurs clients a des objets connectés dans plusieurs pays. Ledit client doit vérifier auprès de son opérateur que cette option ne fait pas exploser le coût de la connexion de ses appareils.

Sigfox a également d'autres concurrents. Nombre d'opérateurs, comme Orange, misent également sur le LTE-M et le NB-IoT, deux évolutions du réseau cellulaire classique 4G adaptées aux objets connectés. Ces nouveaux modes de communication permettent de faire transiter nettement plus d'informations que Sigfox (photos, vidéos…) et ne s'adressent donc pas forcément à la même cible. La 5G à venir succédera à ces concurrents indirects de Sigfox.

Recrutement chez Sigfox

Avec l'essor de l'IoT, la question des compétences devient essentielle pour les entreprises. Sigfox a créé une page répertoriant les offres d'emploi quant aux profils recherchés, selon ses périodes de recrutement. 

Hacking House à Paris

L'opérateur IoT toulousain a des locaux à Paris, dans le 17e arrondissement. Il y a inauguré en juin 2019 une Hacking House, permettant à des étudiants et entrepreneurs de tester la technologie Sigfox et d'élaborer des capteurs IoT viables répondant aux demandes de PME et de grands groupes. Pendant 80 jours, une quinzaine de participants développent – sous la direction de Maxime Schacht, responsable de la Hacking House Paris – des solutions sur six thématiques, dont la surveillance des équipements du réseau, l'autonomie des compteurs d'eau, la détection d'inondation et la prévention de la pollution de l'eau. En mars 2020, un programme identique a été lancé à Taipei où les 24 participants ont planché sur la communication des objets quand le Wi-Fi ne fonctionne pas ou la détection d'une contamination des palmiers à huiles.

Backend Sigfox

Sigfox met à la disposition des développeurs et des fabricants d'appareils intelligents un kit de développement qui leur permet de créer des applications IoT liées à des objets connectés sur son réseau. Avec cette infrastructure backend accessible en ligne, ils peuvent mettre en place, configurer et gérer la maintenance de leurs serveurs, des données qu'ils collectent et de leurs applis. L'opérateur prévoit de réaliser 50% de son chiffre d'affaires dans la vente de services d'ici fin 2020, contre 20% aujourd'hui.

Géolocalisation Sigfox

Le tracking d'assets et le back-up de connectivité sont les deux cas d'usage les plus répandus parmi les clients de Sigfox. En juillet 2019, lndigo weel s'est notamment associée à Sigfox pour équiper sa flotte de vélos en libre-service de capteurs et d'améliorer leur géolocalisation. En février 2020, An Post, expert dans la logistique du courrier, des colis et du e-commerce en Irlande, a choisi le réseau IoT proposé par l'opérateur français pour optimiser sa chaîne d'approvisionnement. Son objectif est de garantir la disponibilité de ses chariots roulants et de ses conteneurs pour transporter les colis chaque jour en quantité suffisante dans les centres postaux de la société à travers le pays.

Sigfox a par ailleurs présenté début 2017 une offre de géolocalisation baptisée Spot'it, qui fonctionne sans le très gourmand en énergie GPS. Ce système localise les objets connectés grâce à la triangulation, une règle géométrique qui permet de déterminer la position d'un point donné en mesurant ses angles avec ceux de trois autres points (les antennes relais de Sigfox en l'occurrence) dont la localisation est connue. Ce nouveau service, qui a demandé au groupe deux ans de R&D, est notamment utile aux entreprises de logistique, qui veulent savoir si un colis est arrivé à destination.

Sigfox et Google

Sigfox a migré en février 2021 son infrastructure informatique vers Google Cloud afin de pouvoir traiter des milliards de messages chaque mois et développer de nouveaux services à valeur ajoutée. L'opérateur a en effet enregistré une croissance des messages reçus sur son réseau de l'ordre de 145% en 2020. Ce partenariat l'aidera ainsi à atteindre plus rapidement ses objectifs en termes de "massive IoT". "Google Cloud a été choisi comme pilier informatique du réseau 0G de Sigfox pour apporter une envergure, une fiabilité accrue ainsi qu'une conformité et une sécurité de premier ordre à la plateforme de Sigfox", justifie l'opérateur dans le communiqué de presse. Ce virage de Sigfox vers le cloud avait été annoncé par la société lors de son événement annuel Sigfox Connect en novembre 2020. "Avec ce partenariat, la technologie Google Cloud nous soutient dans notre stratégie pour devenir le leader mondial des solutions de suivi et de gestion des actifs très peu énergivores et à très faible coût", déclare Franck Siegel, directeur général adjoint de Sigfox.

En octobre 2021, Sigfox a signé un nouveau partenariat de taille dans l'asset tracking : le distributeur d'énergie SHV Energy (la maison-mère de Primagaz en France) déploie à l'échelle mondiale  avec Sigfox une solution de gestion du niveau des cuves de gaz de pétrole liquéfié (GPL). Des capteurs ont été mis en place sur des cuves en France, en Belgique et en Allemagne pour effectuer des relevés quotidiens de leur niveau de remplissage. Le grand avantage de l'IoT pour SHV Energy : pouvoir optimiser les itinéraires et les horaires de livraison, ce qui permet de réduire son empreinte carbone tout en améliorant la satisfaction de ses clients. "Le réseau 0G mondial de Sigfox a une fois de plus fait ses preuves en fournissant des solutions de connectivité avec un impact environnemental direct. Notre solution pour SHV Energy contribue à réduire les émissions de CO2, car la gestion à distance du niveau des cuves permet de diminuer le nombre de visites sur site pour ne conserver que celles qui sont essentielles", confirme dans un communiqué Ian Terblanche, senior vice president of global sales chez Sigfox. Au cours des trois prochaines années, 50 000 unités seront déployées dans le monde entier.

Sigfox et La Parisienne Assurance (Wakam)

La Parisienne Assurances (devenu Wakam en septembre 2020) a annoncé fin juin 2019, au Digital Insurance Agenda à Amsterdam, son partenariat avec Sigfox pour développer une offre axée sur la mobilité et s'appuyant sur les objets connectés. "Nous passons aujourd'hui à une nouvelle étape en générant nos propres triggers issus des capteurs IoT connectés à Sigfox, ce qui devrait nous ouvrir un marché potentiel de plusieurs milliards d'euros sur la mobilité, rien qu'en Europe", a affirmé Olivier Jaillon, chief enablement officer.

Les clients – les particuliers ou petites flottes d'entreprises – souscrivant à cette offre recevront un capteur à installer sur leur véhicule, auto, moto, trottinette électrique, etc. Cet objet connecté au réseau 0G de Sigfox sera équipé d'un accéléromètre pour permettre la détection des mouvements. Les données seront transmises à la plateforme de Wakam, inscrivant une transaction sécurisée dans sa blockchain privée. Le calcul de l'assurance sera ainsi basé sur un usage à la minute, à l'heure ou au kilomètre.

Fondation Sigfox

Sigfox a créé sa fondation en 2016 afin de mettre l'Internet des objets au service de l'humanitaire. Dirigée par Marion Moreau, ancienne rédactrice en chef de FrenchWeb, la fondation Sigfox s'engage notamment pour la préservation des rhinocéros en Afrique du Sud, où les capteurs Sigfox servent à localiser les animaux, mais aussi dans la détection des tremblements de terre au Mexique. 

Ludovic Le Moan

Ludovic Le Moan a cofondé Sigfox en 2009 avec la volonté d'accrocher le S de Sigfox à l'acronyme Gafa, qui désigne les quatre géants du net américain, Google, Apple, Facebook et Amazon. Pour faire de son entreprise une licorne, ce titulaire d'un CAP de tourneur-fraiseur essaye de déployer son réseau aussi vite que possible dans le monde. Epaulé par ses équipes, l'entrepreneur est parvenu à lever 150 millions d'euros lors de son dernier tour de table bouclé en novembre 2016. 

Mais Ludovic Le Moan n'est pas le seul artisan du succès de Sigfox. En 2009, il a cofondé ce qui n'était à l'époque qu'une start-up avec l'ingénieur Christophe Fourtet. Ce dernier a eu l'idée de créer un réseau ultra-bas débit pour les objets connectés en s'inspirant des systèmes ultra-narrow band utilisés pendant la Première guerre mondiale pour communiquer dans les sous-marins. Ludovic Le Moan a également convaincu Anne Lauvergeon, ex-patronne du géant du nucléaire Areva, de siéger à la tête du conseil d'administration de son groupe.

Le mercredi 17 février 2021, le conseil d'administration de Sigfox a annoncé la nomination à l'unanimité de Jeremy Prince en qualité de président-directeur général de Sigfox, à la place de Ludovic le Moan, qui quitte ses fonctions. Jeremy Prince occupait le poste de président de Sigfox USA depuis mars 2019 et fait partie du comité exécutif de Sigfox depuis qu'il a rejoint la société en tant que directeur de la stratégie en 2018. 

Ludovic Le Moan (photo) a cofondé Sigfox avec l'ingénieur Christophe Fourtet. © Sigfox

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