Qui va reprendre l'opérateur IoT français Sigfox ? Déjà trois candidats potentiels ont étudié le dossier depuis l'annonce, le 26 janvier dernier, pour avoir en mains toutes les informations financières et élaborer leurs stratégies pour se positionner. Car fin 2020, la dette de Sigfox dépassait les 150 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de près de 25 millions d'euros. D'autres entreprises suivent les évolutions.

Zekat veut relocaliser Sigfox

Le premier des trois candidats identifiés par le JDN est le groupe français Zekat, qui conçoit et produit des solutions de hautes technologies. "Le groupe Zekat est convaincu que ce dossier est majeur pour la souveraineté nationale autour des données. Le groupe est intéressé pour suivre ce dossier et participer au rebond de Sigfox et ainsi maintenir l'avance technologique et la dynamique de l'écosystème", nous explique l'entreprise.

Les trois entreprises appellent les acteurs français de l'IoT à participer, pour maintenir Sigfox dans la French Tech

Zekat, qui axe sa stratégie sur la multi-connectivité (l'une de ses dernières actualités est son partenariat avec Kinéis, ndlr), s'appuie sur la 0G pour faire communiquer plus de 50 000 devices en France. Il a par ailleurs annoncé en novembre dernier la création d'IoL (pour Internet of Logistics), sa nouvelle branche dédiée au secteur de la logistique, un segment sur lequel Sigfox a aussi mis l'accent. Zekat maîtrise la technologie 0G : il a présenté au CES 2022 sa stack réseau LPWAN permettant de façon dynamique de basculer d'un réseau LoRaWAN à Sigfox sur un même module.

Le groupe a commencé à réunir autour de lui d'autres acteurs souhaitant le suivre. "Nous cherchons d'autres acteurs pour travailler ensemble sur l'ouverture de la technologie et une évolution du positionnement de Sigfox", indique Ludovic de Nicolay, son directeur général, qui a déjà défini sa stratégie : en se reposant sur sa capacité industrielle, Sigfox pourra relocaliser en France et travailler sur les prochaines versions des antennes pour améliorer la qualité de service et la sécurité des transmissions radio.

Actility se fait discret

Zekat n'est pas le seul à s'être positionné sur le dossier. Le fournisseur français de services réseau IoT Actility a également confirmé au JDN s'être manifesté mais ne souhaite pas s'exprimer. Les candidats sont liés par un NDA. Actility, opérateur de réseaux privés LoRa, est familier des technologies LPWAN.

Unabiz cherche des partenaires

Unabiz, opérateur Sigfox en Asie, a également confirmé au JDN être partie prenante. Tout comme le Zekat, Unabiz cherche des partenaires pour avancer sur cette affaire. "Le dossier est sensible car il est question de brevets technologiques et de stratégie à l'international", confie Henri Bong, son cofondateur et PDG. L'avantage d'Unabiz est de maîtriser l'industrialisation des solutions Sigfox et d'opérer le réseau depuis 2016 (lire notre interview d'Henri Bong : "Sigfox ne disparaîtra pas").

Ces trois acteurs échangent également entre eux et appellent les acteurs français de l'IoT à participer, avec l'objectif de maintenir Sigfox dans l'écosystème de la French Tech.

Des grands groupes rassurent

D'après une partie-prenante à la procédure, plusieurs grands groupes suivent également le dossier. "Savoir qu'il y a des repreneurs potentiels est une excellente nouvelle. Cela rassure l'écosystème car nous n'avons pas de communication de la part de Sigfox, il y a pourtant une attente d'informations sur le sujet pour que l'on ait une visibilité", confie Maurice Zembra, président et cofondateur de Vertical M2M, un éditeur français de logiciel IoT.

Les potentiels candidats ont jusqu'à la fin du mois pour se manifester. Les administrateurs judiciaires ont initié un processus d'appel d'offres de reprise de l'entreprise, avec une date limite de dépôt des offres fixée au 25 février prochain, à 16 heures.


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