Le nombre de DAB se réduit de plus en plus. Selon l’étude Global ATM Market and Forecast to 2026 de RBR, en 2020, le nombre de DAB en France a reculé de 53349 à 52095 (soit un déclin de 2%) et cette tendance va se poursuivre. On prévoit que le nombre de DAB va diminuer pour atteindre environ 50500 d’ici 2026, ce qui signifie une baisse annuelle de moins de 1% entre 2020 et 2026. 

Cependant, même si l'utilisation des espèces a diminué ces dernières années, l'argent liquide reste un moyen de paiement commun et important en France, encore essentiel pour de nombreuses personnes.

Cela dit, les banques doivent parvenir à une solution qui permette de trouver un juste équilibre entre rentabilité et continuité de service, même dans des zones non rentables. Aussi, certaines d'entre elles examinent l’idée d’un réseau mutualisé de DAB (ou ATM pooling). Il s’agit de transférer la propriété de leur parc de DAB à une entité distincte qui exploite ce parc mutualisé, en partageant également les coûts de maintenance. Cela peut considérablement réduire les coûts pour les banques tout en leur permettant d’assurer le service dans des endroits où une demande relativement faible rendrait l’existence d’un ou plusieurs DAB non rentable. 

Le Benelux, pilote européen de la mutualisation 

Aux Pays-Bas, les trois plus grandes banques ABN AMRO, ING et Rabobank sont actuellement en train de transférer leurs guichets automatiques vers le réseau mutualisé Geldmaat. Fondé en 2011, ce réseau est une filiale de gestion de trésorerie détenue conjointement et s'est depuis transformé en une mutualisation à part entière des DAB. L'initiative consiste à maintenir une couverture élevée grâce à un réseau "optimisé et plus sûr" comportant moins de machines. 

L'idée est qu'en ayant une marque dédiée aux distributeurs de billets, les clients peuvent utiliser le distributeur le plus proche au sein du nouveau réseau, quelle que soit la banque qui l'exploitait auparavant. La migration est en cours d’achèvement, avec des distributeurs automatiques portant une marque neutre et situés loin de toute agence bancaire. 

Cette migration a été considérablement facilitée par le fait que les Pays-Bas sont l'un des pays d'Europe les moins dépendants des liquidités. Étant moins attachées à la propriété des DAB en soi et plus intéressées par l'efficacité et les performances, elles sont plus facilement parvenues à un accord.

En Belgique également, les quatre grandes banques, Belfius, BNP Paribas Fortis, ING et KBC ont signé un accord pour gérer conjointement un réseau mutualisé de DAB sous une marque neutre appelée Batopin. Les premiers guichets automatiques neutres pour les banques devraient être déployés à la mi-2021, et la mise en commun devrait être achevée fin de 2025. L'objectif est d'optimiser le réseau et de fournir un service sûr et efficace.

Les 3 atouts de la mutualisation des DAB

La mutualisation des DAB peut aller bien au-delà de l’accès au cash. En effet, le rôle du distributeur automatique de billets évolue, et la mutualisation permet de repenser le réseau et de faire des ajustements en conséquence. 

Repenser l'emplacement des distributeurs automatiques de billets : Traditionnellement situés à l'extérieur ou à proximité des agences, il est souvent plus judicieux que les DAB soient situés à des emplacements correspondant aux attitudes et comportements sociaux actuels. Par exemple, les gares ou les centres commerciaux sont des endroits où les besoins en argent liquide sont plus importants, et où la rentabilité du DAB est donc meilleure. 

Banque et responsabilité sociétale : La combinaison d'efficacités opérationnelles massives et de la relocalisation des DAB là où ils sont le plus nécessaires signifie que les banques peuvent maintenir un accès au cash même dans les endroits où la demande est faible mais le besoin d'accès est élevé. 

Batopin en l’occurrence en a tenu compte et a ouvertement déclaré que dans les zones faiblement peuplées, un distributeur de billets doit être disponible pour les clients dans un rayon de cinq kilomètres.

Mise à jour des logiciels et du matériel : Ceci est particulièrement important étant donné que les DAB sont souvent la cible d'attaques physiques et logiques et nécessitent donc des mises à niveau de sécurité fréquentes. Cela se fait plus facilement lorsqu'il y a une seule organisation dont l'objectif est de gérer un réseau. La nouvelle entité qui gère le réseau mutualisé a pour cœur de métier uniquement la gestion des guichets automatiques. 

Étendre les services mutualisés 

La mutualisation offre aux banques un éventail de choix quant à ce qu'elles proposent via un nouveau réseau. Par exemple, les services de dépôt d'espèces sont demandés dans certains endroits. Cela nécessite une intégration directe (à l'aide d'une interface bilatérale) avec les systèmes centraux d'une banque. En général, il est essentiel de disposer d'un logiciel permettant de prendre en charge et de rendre possibles des fonctions supplémentaires, et c'est un investissement qui en vaut la peine si les banques veulent trouver de la valeur ajoutée au sein du réseau de guichets automatiques mutualisés.

La publicité, le marketing et les coupons sont de très bons exemples de la manière dont un réseau mutualisé de DAB peut générer de nouvelles sources de revenus et apporter une valeur ajoutée aux partenaires du réseau mutualisé. Par ailleurs, il est intéressant de prendre en compte l’intégration du canal mobile au nouveau réseau mutualisé de DAB.  Cela présente des avantages évidents et immédiats en termes d’expérience client, de transactions plus rapides et de possibilité d'utiliser l'application mobile pour un certain nombre d'autres initiatives pertinentes.

Vers un modèle d’agence lean

Une solution de bout en bout qui gère toutes les exigences des mises en œuvre du réseau mutualisé de DAB peut facilement évoluer vers un modèle d'agence en libre-service assisté où le DAB ou le terminal en libre-service assisté (ASST) remplace l'agence en fournissant une gamme plus complète de produits et de services. Cela pourrait inclure la capacité de gérer un ensemble beaucoup plus large de transactions et de prendre en charge les services matériels connexes tels que le recyclage des espèces et des pièces, les scanners, les caméras, etc.

Cependant, dès lors qu'un guichet automatique commence à offrir une gamme de services différenciés, les banques souhaitent souvent conserver la propriété de leur marque et du client. Dans un environnement de mutualisation, il est donc essentiel que le logiciel qui gère le guichet automatique soit suffisamment sophistiqué pour reconnaître la banque du client et lui fournir l'image de marque correspondante avec ses services. 

Heureusement, les banques cherchent de plus en plus à coopérer à un niveau plus profond, en partageant certains coûts et processus. Toutefois, pour aller de l'avant, il faut disposer de la bonne technologie, capable de répondre à toutes les exigences, et s'associer à un fournisseur qui propose une offre de services ATM-as-a-Service capable de fournir les fonctions supplémentaires nécessaires au soutien, à la valeur ajoutée et à la maintenance du réseau d'aujourd'hui et de demain.


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