La sobriété énergétique a été le maître-mot de cette 12e édition du salon IBS, organisé ces 8 et 9 novembre à Paris. Mais plus précisément, comment l'intelligence artificielle embarquée dans les capteurs renforce l'efficience énergétique. Une question qui s'est répétée sur différentes tables-rondes. "Le capteur remontant une donnée ne suffit plus. Il faut que l'IA soit au plus près des capteurs pour fournir un traitement le plus tôt possible. C'est ce qui apporte de la valeur", a martelé Stéphane Gervais, VP exécutif innovation stratégique & smart data de l'équipementier français Lacroix, lors d'une conférence sur l'apport de l'IoT et de l'IA dans les bâtiments. Un peu plus tard, à propos de la valorisation des données du smart building, Nicolas le Borgne, CEO de la start-up Thermosphr, qui développe des solutions SaaS pour l'optimisation du chauffage et de la climatisation, a rappelé que c'est "la multitude des points de mesure et l'analyse des données de qualité par l'IA qui permettent de rentabiliser une GTB" (Gestion Technique des Bâtiments).

L'intérêt des visiteurs s'est porté pour le court terme sur les solutions de gestion de l'énergie. Selon les acteurs, le monitoring permet à lui seul de générer 15% d'économies d'énergie. "Nous avons beaucoup de questions sur les capteurs de température. Le gouvernement a appelé les Français à chauffer à 19 degrés en moyenne mais dans beaucoup d'endroits, la température n'est pas mesurée. Il faut avoir les données avant d'agir", détaille Frédéric Knittel, product manager environment chez Lacroix. Le contexte de crise énergétique – avec une hausse des prix annoncée à deux chiffres en 2023 – a rendu le salon d'autant plus pertinent que les 170 exposants ont mis en avant leurs solutions concrètes en faveur des économies d'énergie, à l'image du fabricant d'accessoires pour la maison connectée NodOn qui a exposé son capteur de détection d'ouverture de fenêtre, destiné à couper le chauffage pour réduire les consommations d'énergie inutiles. Des attroupements pouvaient régulièrement s'observer dans les allées devant les démonstrations.  

Une aubaine pour les organisateurs. "Nous avons atteint dès la première journée notre niveau de 2019, à plus de 6 500 personnes", se félicite Guillaume Courcelle, directeur de salons. Le deuxième jour, le flot de visiteurs ne s'est pas tari et les interactions se sont montrées plus actives qu'au salon Sido Paris, qui se déroulait simultanément au Palais des Congrès, a pu observer le JDN qui a assisté aux deux événements.

Le besoin d'interopérabilité

Les sujets évoqués sur le long terme ont porté sur l'intelligence dans les bâtiments. "Par la détection de présence et l'apprentissage de nos habitudes, l'objectif serait de rendre adaptable le bâtiment à nos habitudes. Par exemple, le chauffe-eau ne s'activerait non plus quotidiennement, mais qu'aux moments où l'habitant à l'habitude de prendre sa douche", a cité Stéphane Gervais. La difficulté faisant obstacle à ce scénario : l'interopérabilité des systèmes et des protocoles, pour s'harmoniser de manière centralisée. Une deuxième thématique faisant écho d'une table-ronde à l'autre. "Il faut des solutions ouvertes et interopérables. Or, peu d'acteurs utilisent des standards pour unifier les données", regrette Nicolas le Borgne. Enfin, troisième message répété à chaque intervention, la place de l'humain. "L'algorithmie identifie les économies d'énergie à réaliser mais c'est à l'humain de passer à l'action, la technologie seule ne suffit pas", a souligné Michel Guchard, directeur des opérations chez Datanumia, filiale d'EDF spécialisée dans la valorisation des données.

Un espace dédié à la e-mobilité a vu le jour pour cette 12e édition. © Pierre Métivier

A noter que pour cette 12e édition, IBS a mis en avant un espace dédié à l'e-mobilité. "Nous observons une convergence entre la mobilité électrique et le bâtiment, les gestionnaires veulent savoir comment amener l'électricité sur leurs parkings", explique Guillaume Courcelle. Deuxième nouveauté : l'organisation de rendez-vous professionnels pour les visiteurs porteurs de projet avec les exposants appropriés. "Sur les 276 projets déclarés sur le site lors de l'inscription, 75 rendez-vous ont été pris", indique Guillaume Courcelle, ravi des résultats de cette "initiative prometteuse".

Les visiteurs peuvent déjà programmer les prochaines dates, IBS étant programmé les 17 et 18 octobre 2023. "Nous avions hésité à revenir après l'édition de 2021, peu fréquentée, mais IBS s'affirme définitivement comme le salon où il faut être", assure Thomas Gauthier, CEO de NodOn. Les thèmes phares feront alors un focus sur les énergies renouvelables, le stockage et la cybersécurité dans le bâtiment.


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