Soucieuses de s’appuyer sur un parc IT hautement opérationnel, nombre d’entreprises se sont engagées dans des politiques systématiques de renouvellement de leurs matériels (généralement tous les 3 à 5 ans). Mais la pénurie de puces électronique s’est intensifiée au cours du 1er semestre 2021. Analystes et professionnels s’accordent à dire qu’elle perdurera jusqu’en 2022, voire jusqu’en 2023 pour les prévisions les plus pessimistes. Les entreprises sont de fait, confrontées à un défi majeur : comment mettre à niveau leurs ressources informatiques dans un tel contexte ?  

Si de prime abord, cette situation est préoccupante, elle invite néanmoins à repenser la gestion des ressources IT dont nous nous délestons parfois un peu trop rapidement. S’agirait-il in fine d’une opportunité pour s’engager dans une gestion plus durable des parcs IT ? Dans une démarche plus raisonnée, plus verte, conjuguant également qualité de l’expérience numérique des utilisateurs et réduction des dépenses ?

Les dysfonctionnements IT, des enjeux économiques et humains pour les entreprises

Qui n’a pas été confronté à un dysfonctionnement informatique ? A un ordinateur qui passe de (trop) nombreuses minutes à démarrer ou à lancer une application ? A un système qui plante alors que l’on s’apprête à finaliser un travail ? Ces problématiques ont un impact majeur sur la productivité des salariés. Une étude (1) que nous avons menée l’an dernier, évalue même à 100 heures, le temps de travail gaspillé chaque année en raison de ces incidents. Et pour les entreprises, cela se traduit inéluctablement par d’importantes pertes financières. Par ailleurs, ces "petits désagréments" récurrents, impactent également la qualité de vie au travail et l’engagement des collaborateurs. 77% des décideurs IT et RH sondés dans le cadre de l’étude "RH & IT : la grande alliance" (2), estiment même que les dysfonctionnements informatiques contribuent à l’épuisement professionnel des collaborateurs. Mais aujourd’hui, proposer une expérience numérique fluide aux salariés rime encore bien souvent avec l’acquisition de matériels IT flambant neufs.

Du renouvellement systématique… à l’analyse des causes profondes des dysfonctionnements

L’âge des ordinateurs et leur temps de démarrage sont déterminants dans les décisions de renouvellement des parcs IT des grandes entreprises. Pour autant, ces critères sont-ils réellement légitimes pour évaluer l’obsolescence des matériels ? Nos équipes se sont récemment intéressées au temps de démarrage de 3 millions d’ordinateurs anonymisés en environnements professionnels (portables et fixes), parmi lesquels figuraient des centaines de milliers d’appareils de générations précédentes. Les conclusions qui en découlent sont sans appel et doivent nous interpeller : l’âge des appareils, la vitesse du processeur ou le nombre de cœurs, le type de disque et la capacité de mémoire, n’affectent en rien les temps de démarrage des PC. Dans les faits, un (trop) grand nombre d’applications, l’exécution automatique d’applications lors du démarrage, ainsi que l’usage d’anciennes versions de Windows constituent les principaux freins au démarrage rapide des postes de travail. In fine, des problématiques relativement mineures, qui pourraient aisément être résolues par les départements IT si toutefois ils en avaient connaissance.

Cette étude a également permis d’établir que le temps de démarrage moyen d’un PC est de 4,64 minutes (soit en cumulé, l’équivalent d’une journée de travail chaque année). Pour autant, et dans de nombreux cas, les appareils dits anciens démarrent plus rapidement et fonctionnent parfaitement.

Ces observations sur le terrain questionnent de facto le renouvellement systématique des postes de travail en raison de leur âge ou leur lenteur au démarrage. Elles sous-tendent par ailleurs la nécessité d’un changement de culture et de mentalité. Un changement qui implique la connaissance et la compréhension des causes des dysfonctionnements par le prisme de l’expérience numérique des utilisateurs.

L’expérience numérique des utilisateurs au service des stratégies de développement durable

L’expérience numérique des collaborateurs est un vecteur de connaissances pour les départements IT qui leur permet de prendre des décisions fondées. Ainsi au fait des dysfonctionnements et de leurs causes réelles, ils sont en mesure d’apporter une réponse adaptée mais également de mieux qualifier les équipements pour éviter les mises au rebut prématurées. Un élément majeur pour les entreprises désormais en quête de solutions efficientes pour réduire leur empreinte environnementale et notamment leurs déchets électroniques. Ces derniers connaissent effectivement une croissance exponentielle dans le monde et sont évalués à plus de 50 millions de tonnes chaque année. Concrètement, cela équivaut à jeter 1 000 ordinateurs portables chaque seconde !

La gestion de parcs IT sous le prisme de l’expérience numérique des utilisateurs est un cercle vertueux. Elle offre l’opportunité aux services IT d’être plus efficients, tout en garantissant aux collaborateurs une expérience numérique fluide et sereine, contribuant à une plus grande productivité et de bonnes conditions de travail. Des atouts probants pour les entreprises, également synonymes d’économies substantielles grâce à un renouvellement des matériels plus éclairé permettant de surcroît de réduire significativement leur empreinte carbone.

(1) "Experience 2020 : Digital Employee Experience Today", une étude mondiale menée par Vanson Bourne pour Nexthink

(2) Etude mondiale réalisée par le cabinet indépendant Pulse pour Nexthink


Source link