La société de conseil française Galitt, spécialisée dans la transformation des services de paiement, a dévoilé le 20 juin derneir les résultats de son cinquième baromètre PayObserver paiement et digital. L'étude laisse ressortir que 88% des consommateurs français interrogés privilégient la carte plastique aux nouveaux moyens de paiement type QR code ou paiements mobiles. Un tel amour pour le paiement par carte s'explique déjà par le caractère anxiogène du paiement selon Nicolas Miart, managing director consulting chez Galitt. "C'est la première raison car elle montre que les Français privilégient un mode de paiement dans lequel ils ont confiance et beaucoup d'investissements ont été consentis pour conserver cette confiance", explique-t-il. "Le paiement est un secteur d'habitudes et de quotidien et c'est ce qui explique que les choses évoluent lentement", abonde Neil Pein, responsable de la transformation des moyens de paiement chez BNP Paribas. "La carte physique a su capter plusieurs innovations", poursuit-il.

En 2020, la carte bancaire est même devenue un moyen de lutte contre la pandémie de covid. Le montant du paiement sans contact est passé à 50 euros après le premier confinement, renforçant avec lui la domination de la carte physique au détriment des moyens de paiements émergents. L'étude Galitt révèle ainsi que 93% des Français interrogés se disent plus à l'aise de payer en sans contact avec leur carte. Une proportion qui tombe à 43% pour le paiement par QR code et 38% pour le règlement via smartphone. 

Des innovations techniques

L'apport d'innovations telles que la biométrie concoure à renforcer la confiance des consommateurs dans leur moyen de paiement du quotidien. En avril 2021, la BNP a été la première banque à lancer sa carte biométrique munie d'un capteur d'empreintes. En 2016 la Société Générale disait avoir réalisé le meilleur lancement de produit de son histoire en dévoilant la première carte à cryptogramme dynamique. Preuve s'il en fallait encore que la sécurité est un facteur majeur du succès des cartes dans le temps.

"Depuis une dizaine d'années, l'innovation dans la banque au quotidien s'est surtout ressentie grâce aux cartes, les néobanques et les banques en ligne en ont fait leur cheval de bataille", analyse Nicolas Miart. "Les banques traditionnelles sont dans une logique de rattrapage car elles ne tirent pas l'innovation de la carte", poursuit-il. Utiliser la carte plastique comme support d'innovation, voilà donc le crédo sur lequel des acteurs comme Boursorama et son format vertical ou N26 et sa carte transparente ont concentré leurs efforts marketing. Des innovations esthétiques qui permettent également de surfer sur les préoccupations environnementales et de proposer des cartes en PVC recyclé à l'instar de HSBC, du Crédit Mutuel ou plus récemment de la BNP.

Enfin, l'augmentation des offres de cashback et de cartes gratuites a également participé à faire de la carte physique la référence du paiement au quotidien. "Ces nouvelles offres poussent de plus en plus de Français à posséder deux voire trois cartes, sans parler des cartes professionnelles qui ne font pas partie du périmètre de l'étude", observe Nicolas Miart. Selon l'étude Galitt, un tiers des Français interrogés possèdent au moins un deuxième compte chez un autre acteur du paiement. La carte répond à de nombreux besoins et s'adapte au quotidien… de tous. Dernièrement, la BNP lançait sa carte ALL en partenariat avec le groupe hôtelier français Accor qui permet d'accumuler des points de fidélité et de profiter d'avantages personnalisés.

Si la carte devance à ce point les autres modes de paiement, c'est non seulement car elle inspire confiance mais aussi parce qu'elle touche le plus grand nombre et avec une adaptabilité sans fin. Entre 2012 et 2020, le nombre de cartes bancaires en circulation en France a augmenté de 20% passant de 60,6 à 72,7 millions, une évolution qui laisse entrevoir de belles perspectives à la carte bancaire.


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