Après une saison marquée par les courses annulées et à huis-clos, cette transformation digitale permet un renouveau et de nouvelles perspectives pour les sports mécaniques, en recherche d’un nouveau public et de nouveaux revenus.

Le sport mécanique connaît un regain de popularité et sa digitalisation n’y est pas étrangère. Comme de nombreuses entreprises, la Formule 1, la Moto GP et le Rallye se sont tournés vers les nouvelles technologies pour renouveler des activités qui existent depuis longtemps, mais aussi fluidifier leurs processus administratifs afin d’évoluer avec leur époque.

La création d’un nouveau spectacle plus sécurisé

La transformation digitale ne signifie pas uniquement la collecte de données numérique, plutôt que manuelle. Dans les sports mécaniques, la digitalisation signifie aussi des compétitions plus attrayantes et disponibles pour le public. En effet, les courses sont désormais diffusées en direct dans le monde entier avec un nombre de caméras et de chronomètres importants. Il est aujourd’hui possible de connaître la position de chaque pilote, au millième près, à tout moment. Ces nouveaux paramètres permettent au plus grand nombre de comprendre ces sports souvent perçus comme « nébuleux » pour les néophytes.

La multitude de caméras installées sur les circuits et les véhicules offre non seulement la possibilité de diffuser de nombreuses images mais aussi de les exploiter afin de renforcer la sécurité de pilotes qui pratiquent ces sports extrêmes et dangereux. Il est désormais possible de savoir en simultané si l’un des concurrents a eu un accident et ainsi le reporter à l’ensemble des commissaires, des pilotes et des équipes pour limiter le suraccident susceptible de survenir. Instantanément, les sportifs sont avertis du risque sur leur tableau de bord, ce qui permet d’adapter leur conduite et de minimiser le danger. Cette gestion du risque n’était pas possible avant la digitalisation et l’utilisation de données informatiques et d’images – combinée à des véhicules plus sûrs – a permis de limiter le nombre d’accidents graves sur ces sports où le risque zéro n’existe pas.

Si ces sports sont de plus en plus sécurisés, ils restent néanmoins spectaculaires, notamment par la possibilité de recueillir des images embarquées qui montrent en détail la vision des pilotes et retranscrivent l’impression de vitesse. En outre, ces images en font des bons clients pour les réseaux sociaux, où la visualisation et le spectacle demeurent primordiaux pour attirer du public.

De nouveaux canaux pour de nouveaux revenus

Les sports mécaniques doivent donc profiter des différents canaux de diffusion à leur disposition pour toucher leurs supporters mais aussi en attirer de nouveaux. Les réseaux sociaux sont donc un atout non-négligeable pour générer plus de revenus. Désormais, il est possible de monétiser ce qui ne l’était pas auparavant. L’image tient un rôle déterminant pour la diversification des revenus. C’est pourquoi, la présence de têtes d’affiche et d’un championnat disputé entre de nombreux concurrents est essentielle pour générer de nouvelles entrées d’argent. Il n’est plus nécessaire d’assister à la compétition pour s’y intéresser, il est possible de retrouver toutes les informations sur son téléphone, au creux de sa main. Cette nouveauté instaure une certaine proximité avec les « stars » de la discipline devenues des célébrités à part entière.

L’image des pilotes est parfaitement réglée et exploitable pour des publications sur les réseaux sociaux qui sont un avantage de taille pour l’athlète lui-même, mais aussi pour les sociétés qui organisent les compétitions. Puisque les spectateurs ne peuvent pas forcément se rendre sur les circuits, il faut faire venir les circuits à eux. La visibilité de ces sports sur les réseaux sociaux permet de mettre en avant le spectacle qui a lieu en piste chaque weekend.

La diffusion des courses à la télévision est une première manière d’aller vers les fans mais les réseaux sociaux en sont une nouvelle, qui ne doit pas être prise à la légère. Le compte officiel de la MotoGP est suivi par plus de 11 millions de personnes sur Instagram, et celui de la Formule 1 par près de 15 millions de followers, ce qui donne une visibilité importante aux marques. Les comptes publient des photos ou des vidéos sponsorisées par différentes marques partenaires du championnat. Aujourd’hui, ces posts publicitaires sont ajoutés aux contrats de sponsorisation afin de les augmenter. En effet, le post est vu par des millions d’abonnés, ajoutés à d’autres personnes qui ne suivent peut-être pas le compte mais qui peuvent être touchés grâce aux algorithmes de ces réseaux. Il est désormais facile de suivre un championnat, de connaître de nombreux détails, qui sont nécessaires au spectacle que procurent ces sports. La présence des réseaux sociaux est désormais clé dans le sport automobile, qui se doit donc de l’implémenter dans des contrats, toujours plus nombreux et complexes. C’est aussi en cela que la digitalisation est primordiale.

Aujourd’hui, dans un monde connecté, les sports mécaniques n’y font pas exception et doivent aussi se digitaliser pour rester compétitif, dans tous les sens du terme. Avec la pandémie, ces sports, déjà populaires, ont trouvé comment se renouveler afin de toucher un public toujours plus nombreux, plus large et avide d’informations et d’images spectaculaires. Dans ce contexte, les réseaux sociaux ont permis de se rapprocher des pilotes, à l’instar de n’importe quelle autre personnalité publique ; les faisant entrer dans une forme de starification, qui était moins importante du temps de Senna, Schumacher ou Prost. Leur renommée, bien qu’incontestable, s’arrêtait aux portes des écuries. Aujourd’hui, avec Instagram les spectateurs entrent aussi dans leur sphère privée et les pilotes ne sont plus seulement appréciés pour leur talent, mais aussi pour leur personnalité, ils deviennent de vraies stars ; ce qui explique l’élargissement des publics pour ces sports. Les technologies ont permis cela, et constituent aujourd’hui un moteur dans une économie capable de se renouveler pour trouver un nouveau public. La victoire au championnat du Monde de Moto GP de Fabio Quartararo a été grandement relayée sur les réseaux sociaux et son image dépasse désormais largement celle d’un simple pilote. Aussi, le succès généré par le regain d’attrait pour la Formule 1, après la diffusion de la série documentaire sur Netflix en 2019, témoigne du fait que le renouvellement par la digitalisation doit désormais régir les sports mécaniques.


Source link