L’éducation s’appuie sur la transformation numérique pour proposer des supports en ligne, des cours à distance, des programmes d’apprentissage en ligne et des plateformes d’auto-évaluation. Le manque de motivation de certains élèves et la difficulté de capter l’attention dans la durée obligent les enseignants à adopter des techniques de gamification pour encourager et motiver les étudiants à apprendre. Les professeurs utilisent des Quiz interactifs, des extraits de films (ou de dessins animés pour les plus petits) et d’autres contenus permettant de ludifier le cours au profit de l’engagement et de l’intérêt pour la matière. La vertu pédagogique des business games (jeux sérieux ou jeux d’entreprises) est reconnue dans le milieu de l’éducation supérieure. Ces derniers permettent de mettre en pratique les compétences via le mécanisme de reproduction des processus réels de l’entreprise. L’immersion parait une avancée logique où nous passons du storytelling au storyliving, le fait de vivre l’histoire est une progression remarquable pour nos apprenants.

Une mémorisation plus efficace qu'avec un cours classique

Le métavers pourra tirer les bénéfices des cours réels et du e-learning en proposant des expériences enrichies, engageantes et accessibles aux nouveaux étudiants. L’étude du cabinet de conseil PWC suggère que la mémorisation dans le métavers est quatre fois plus efficace qu’avec un cours classique. Les visiteurs virtuels ressentent des émotions bien réelles ce qui est bénéfique pour l’engagement et la mémorisation.

Il est possible de se balader dans le système solaire et de visualiser le fonctionnement d’un corps humain sur Roblox. De multiples expériences permettent de découvrir un patrimoine situé à des milliers de kilomètres et même de remonter le temps pour observer ou prendre part à des évènements historiques. Dans Second Life, vous pouvez monter sur la scène du théâtre de Shakespeare ou même visiter la chapelle Sixtine. Les visites peuvent réveiller les sens en rendant l’apprentissage beaucoup plus efficace.

Certaines universités ont posé leurs campus dans le métavers. Vous pouvez, par exemple, visiter l’université de Stanford dans Second life et même assister à certains cours. L’université Duke propose une visite virtuelle de son campus sur son site web. La visite a été créée à l’aide d’une caméra stéréoscopique 360°. Les étudiants nous accompagnent dans la visite pour décrire la vie sur le campus. Des photos et des vidéos complètent le parcours. D’autres écoles organisent des évènements dans des espaces virtuels ouverts uniquement aux apprenants. L’école d’ingénieur Efrei (École française d’électronique et d’informatique) a basculé son séminaire d’orientation dans un espace virtuel dédié à l’évènement. Kwark Education, acteur de la transformation digitale de l’éducation en France, a développé le projet Metakwark — un métavers éducatif. Les auteurs de ce livre ont donné des séminaires de suivi des mémoires de fin d’études pour les étudiants de grade master sur Spatial. Les étudiants ont confirmé que l’espace virtuel incite à plus d’engagements par rapport aux traditionnels cours à distance.

Des déclinaisons numériques multiples

 Les représentations 3D et les « jumeaux numériques » donnent la possibilité de visualiser des processus et des concepts complexes pour mieux les appréhender. Nous avons mentionné l’application de ces technologies en médecine où le fonctionnement des organes peut être étudié avec des représentations 3D et à partir de cas réels. L’université de Case Western en adoptant HoloLens a constaté l’augmentation de la mémorisation de l’information à hauteur de 50% pour les étudiants en médecine suivant les cours enrichis avec la réalité augmentée. Les professeurs témoignent que la réalité augmentée améliore les séances de travaux pratiques, comme la dissection, en montrant ce que l’étudiant a pu manquer ou même détruire par ses gestes sans s’en rendre compte.

De manière similaire, la réalité virtuelle et augmentée est bénéfique pour les industries. Un accompagnement sur une réparation de matériel peut être conduit à distance et en réalité augmentée tout en conservant la visibilité des gestes à effectuer. D’après Microsoft, l’usage de la réalité augmentée améliore l’efficacité des formations de 60%. Il réduit le temps nécessaire pour appréhender les notions tout en réduisant le coût de déplacement et du matériel nécessaire. Parmi les avantages que le métavers apporte à l’éducation, nous pouvons citer la possibilité d’apprendre des erreurs sans générer de dommages réels, d’annuler tout risque matériel ou physique, d’assurer une reproductibilité à l’infini des actions tout en réduisant les coûts et en rendant les expériences accessibles à un plus grand nombre.

Les expériences en réalité virtuelle sont aussi proposées pour l’apprentissage des langues. L’université de Cambridge a créé un parcours ludique d’apprentissage de l’anglais dans Minecraft. Les utilisateurs doivent reconstruire des mots et comprendre des dialogues pour avancer dans l’histoire et explorer l’espace. Mondly propose une expérience de réalité virtuelle avec des simulations de situations reproduites pour aider l’apprenant à la pratique de la langue dans une situation proche du réel. Il est possible de simuler une rencontre, un transport en taxi ou une commande au restaurant.

La chaine de blocs a aussi son utilité dans le domaine de l’éducation. Le parcours universitaire peut être mémorisé sur la blockchain et les diplômes peuvent être délivrés sous la forme de NFTs non transférable pour certifier les acquis. Cela permet de constituer un CV authentique non modifiable. L’université Duke et l’institut de technologie du Massachusetts proposent déjà des certificats de réussite de cours sous forme d’un NFT. À un autre niveau, un jeton non fongible peut permettre de certifier la présence des étudiants aux évènements importants ou aux cours.

 Une monnaie virtuelle universitaire peut être utilisée pour ludifier le parcours d’un étudiant avec un système de récompenses. Les points et les NFTs gagnés durant les études pourraient certifier le niveau d’implication de l’étudiant et son niveau de connaissances/compétences. Ces derniers pourraient être utilisés pour débloquer l’accès à des entretiens d’embauche avec les plus grandes entreprises de la planète. La gestion de cours ou de devoirs en ligne peut être effectuée via des contrats intelligents déployés sur la chaine de blocs afin de délivrer des certificats de réussite ou des points automatiquement durant la progression. On peut aussi imaginer que des professeurs réservent des points d’appréciation aux étudiants. Des jetons virtuels peuvent aussi permettre aux étudiants et aux professeurs de prendre part dans l’évolution des programmes éducatifs avec une DAO. Une école entière pourrait être gérée sous forme d’organisation autonome décentralisée ou toutes les parties prenantes sont investies dans le projet (étudiants, professeurs, managers, direction, investisseurs).


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