La mise en place de stratégies achats efficaces dans les dernières décennies a tari les opportunités d’économies sur les coûts pour les directions des achats. Elles sont au défi de trouver de nouvelles stratégies qui permettront d'améliorer les flux de trésorerie, de réduire les délais de commercialisation et de créer de l’innovation.

Si on y ajoute les crises et perturbations successives dans la chaîne d’approvisionnement auxquelles elles ont dû faire face récemment et la mise en application des règles de gouvernance environnementale et sociale (ESG) imposées par de récentes directives Européennes, elles n’ont d’autre choix que d’adopter de nouvelles approches, plus stratégiques de la relation avec leurs partenaires et fournisseurs, et notamment de piloter les risques.

Une nouvelle approche plus stratégique de la fonction achat

La gestion des risques liée aux achats d’une entreprise ne se limite plus, depuis très longtemps, à des objectifs de réduction des dépenses ou à un contrôle de la hausse potentielle des coûts de production. Offrir et maintenir des prix concurrentiels, dans un contexte d’inflation est toujours une mission critique pour une centrale d’achat ; mais s’y ajoutent tous les risques qui exposent l’entreprise à un mauvais choix ou à un changement de comportement d’un fournisseur.

Avec les crises récentes, le nombre et la fréquence des perturbations qu’une centrale d’achat doit gérer a explosé : situation géopolitique instable dans un pays d’origine, incapacité de production ou rupture de stocks pour certaines composantes essentielles suite à un problème logistique, fournisseur financièrement instable, hausse des coûts des matières premières, réputation ou impact social et écologique, cybercriminalité…

La réputation, l'image de l'entreprise, la qualité et la disponibilité des produits de la marque, dépendent en grande partie de la façon dont l’entreprise sélectionne les fournisseurs et gère leurs risques. En outre, de nouvelles réglementations rendent les entreprises responsables de l’impact économique, social et environnemental de toute leur chaîne d’approvisionnement.

Un support de poids : la tour de contrôle numérique dotée d’intelligence artificielle

Heureusement, les centrales d’achat qui font face à ces nouveaux défis, bénéficient de technologies nouvelles. L’émergence du concept de la tour de contrôle numérique, qui permet de visualiser les flux des livraisons des fournisseurs en temps réel, sans devoir faire appel à un service clientèle, reprend les modèles de collaboration, et de réapprovisionnement continu, que certains manufacturiers avaient développés avec leurs clients, afin de partager et de mettre à jour de façon automatique les niveaux d’inventaire pour les produits livrés dans chaque usine.

Ces plateformes digitales, aussi connues sous l’acronyme VMI (ou bien sous l’appellation Vendor Managed Inventory) présentent de nombreux avantages. Elles permettent des échanges continus des prévisions des ventes, avec chaque fournisseur, une confirmation des commandes et de leurs statuts et ce afin de mesurer le taux de services et de faire le suivi de la qualité des produits livrés. Leur flexibilité offre la possibilité de visualiser le flux d’achats et logistiques pour plusieurs échelons de fournisseurs, afin d’anticiper des contraintes chez un fournisseur direct, ou d’anticiper un problème chez les fournisseurs critiques de ces fournisseurs.

L’intégration peut être de type “Intégration entre systèmes”, chargement à partir de fichier Excel ou même un accès direct de la tour de contrôle numérique. Chaque fournisseur peut ainsi valider les prévisions et le statut des commandes en cours. Les relations continues et directes, entre client et fournisseur, sur ces plateformes aident à développer une collaboration de bien meilleure qualité, et une réactivité accélérée pour anticiper les délais de livraisons ou les ruptures de stock.

L’intelligence artificielle au service des achats

Les nouvelles technologies dotées d’intelligence artificielle les plus récentes sont capables de détecter plusieurs paramètres, afin d’anticiper les ruptures de stocks pour les composantes et les livraisons les plus critiques. L’intelligence artificielle scanne différents paramètres, qui pourraient déstabiliser l’écosystème de fournisseurs, afin d’anticiper ou de réagir à tout type de problème.

En détectant des retards dans les délais de livraison, des changements de prix des matières premières, ou des crises dans les pays d’origine des fournisseurs ou même en recombinant de l’information et des certifications d’agences spécialisées en finance d’entreprises, de Corporate Social Responsibility (CSR), ESG (Environnemental Social Governance) ou en cybersécurité, les tableaux de bords des acheteurs deviennent des vrais indicateurs de la santé de chacun de leur fournisseur.

Vers une gestion achats fournisseurs environnementale intégrée

La visualisation de ces coûts et risques par fournisseur n’est pas l’ultime étape. Les plateformes de collaboration mentionnées permettent d’attribuer des scores afin de comparer les coûts et les risques pour différents fournisseurs et de déterminer à la fois les meilleurs scénarios financiers et les risques potentiels, mais aussi l’impact pour l’environnement.

Toute cette information peut être visualisée sur représentation géographique et tableaux de bords, ce qui permet de résumer les risques par fournisseur et d’attribuer des scores pour une combinaison de risques et de faire des choix multidimensionnels qui évaluent non seulement le coût, mais aussi les risques financiers et autres, engendré pour l’entreprise et pour l’environnement. Les scénarios où une tour de contrôle numérique, dotée d’intelligence artificielle, aide les acheteurs à détecter des ruptures de livraisons ou une flambée du prix d’une matière première critique sont légion.

Alors que les acheteurs font face à une multiplication des risques de gestion, les incidents deviennent de plus en plus fréquents. Se doter d’une plateforme de collaboration pour les ‘fournisseurs critiques’, avec du support d’intelligence artificielle, leur permettra de scanner les coûts et les risques les plus importants, et à terme de s’attaquer à des problèmes plus ambitieux tels que le contrôle de la gestion des émissions de CO2 ou la responsabilité sociale de leur écosystème de fournisseurs.

On peut être plus réactif aujourd'hui, en cas de rupture de stocks, ou même en anticipation d’un risque non visible sans support d’intelligence artificielle. Mais entamer au plus vite le processus en se dotant d’une IA puissante donne un réel avantage compétitif par rapport à ses concurrents !


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