[Mise à jour du lundi 30 mai 2022 à 18h22] Les ménages français vont pouvoir souffler. Mis en place en début d'année afin de limiter la hausse des factures d'électricité à 4%, le "bouclier tarifaire" ne se traduira pas par un "rattrapage" l'an prochain, et ce, malgré un besoin de financement supplémentaire évalué à deux milliards d'euros, a fait savoir le ministre de l'Economie, ce lundi. "Il va y avoir un besoin de financement supplémentaire en 2023", car "les prix de l'électricité ont plutôt évolué à la hausse", a reconnu Bruno Le Maire. Dans le détail, il sera financé via le projet de loi de finances (PLF) 2023, examiné par le Parlement à l'automne prochain. "Je veux être très clair avec nos compatriotes, il n'y aura aucun rattrapage sur leur facture d'électricité. Les consommateurs français ne verront aucun rattrapage lié à ce besoin de financement sur leur facture en 2023", a-t-il insisté. "En 2023, nous voulons continuer à protéger les Français contre l'augmentation des prix de l'électricité et du gaz. Je vous donne rendez-vous à la rentrée 2022 lorsque nous examinerons le projet de loi de finances". 

Les prix à la consommation ont augmenté de 4,8% en avril sur un an, a révélé l'Insee. Il s'agit de son plus haut niveau depuis novembre 1985. " Les prix des produits manufacturés ralentissent (+0,5 % après +1,4 %). Ceux des services accélèrent (+0,7 % après +0,2 %) notamment en raison du net rebond saisonnier des prix des services de transports (+9,4 % après −0,9 %)", note l'institut. Ce dernier a déjà anticipé une hausse de l'inflation dans les prochains mois. Elle devrait atteindre 5% en mai, puis 5,4% en juin, selon la dernière note de conjoncture. Les prix alimentaires sont attendus en très forte hausse : +6,3% en juin. En l'absence du bouclier tarifaire et de la remise de 18 centimes sur le prix du carburant, l'Insee estime que l'inflation dépasserait les 7% sur un an au mois de mai. 

Une loi doit être présentée en Conseil des ministres dans les prochaines semaines afin de porter plusieurs mesures de pouvoir d'achat promises par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle : la prolongation du bouclier tarifaire jusqu'à fin 2022, une mesure ciblée pour les gros rouleurs, la suppression de la redevance TV, le triplement de la prime Macron, le dégel du point d'indice, la revalorisation des prestations sociales et des retraites et la création du chèque alimentairePour en savoir plus, consultez notre dossier dédié : 

La reprise économique consécutive à la crise sanitaire du coronavirus s'est traduite par des tensions d'approvisionnement. La demande étant supérieure à l'offre, les prix à la consommation de certains biens sont repartis à la hausse. La reprise s'est également accompagnée d'une très forte demande en énergie au niveau mondial, et notamment en Asie. Résultat, les prix du gaz, du pétrole et de l'électricité s'accroissent. Pour limiter les effets de la reprise sur les ménages, le gouvernement français a dégainé plusieurs aides : prime inflation, bouclier tarifaire, chèque énergie supplémentaire de 100 euros… Ces mesures se sont toutefois révélées insuffisantes, en raison du conflit en Ukraine, qui s'est déclenché le 24 février dernier. La guerre opposant la Russie et l'Ukraine a fait flamber le marché des matières premières (pétrole, gaz, blé…). Résultat, l'exécutif a été forcé de revoir sa copie, élaborant un plan de résilience

L'inflation n'est pas sans incidence puisqu'elle risque de peser sur la croissance. L'Insee anticipe une croissance "modeste" de 0,25% au deuxième trimestre. Même son de cloche pour la Banque de France. L'institution table désormais sur 0,2% de croissance au deuxième trimestre. "Ce n'est pas brillant mais après un choc comme (la guerre en Ukraine) c'est résilient", a commenté le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, au micro de France Inter, soulignant que "l'activité et l'emploi résistent mais l'inflation augmente fortement".

En quoi consiste l'inflation ? Définition 

L'inflation désigne une hausse généralisée des prix des biens et services, sur une période donnée. On parle également de hausse du coût de la vie, ou de baisse du pouvoir d'achat. En France, on mesure l'inflation avec l'indice des prix à la consommation de l'Insee, qui représente lui-même une moyenne de plusieurs variations des coûts de produits spécifiques. On parle d'inflation lorsque la moyenne de tous ces regroupements conjoncturels fait ressortir une hausse des prix. Certaines hausses peuvent être compensées par la baisse d'autres secteurs ; dans ce cas, il n'y a pas d'inflation. Le contraire de l'inflation est la déflation. L'inflation est prise en compte pour calculer chaque année l'augmentation du Smic.

Où en est l'inflation en France ? Historique

En avril 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 4,8% sur un an, après une hausse de 4,5% en mars 2022 et de 3,6% en février. Voici, à titre indicatif, l'évolution de l'indice des prix à la consommation, en glissement annuel depuis 2017 : 

Comment le taux d'inflation est-il calculé ? 

Pour calculer l'inflation, l'Insee prend en compte 22 regroupements conjoncturels comprenant divers produits. À la fin de chaque mois, l'INSEE compare les prix de vente affichés au cours du dernier mois, par rapport à ceux du trimestre précédent. On en déduit ainsi s'il y a eu une inflation ou une déflation.




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