Pourtant ces liquidités gelées auraient davantage vocation à servir l’investissement et donc la croissance de l’entreprise, qu’à en cautionner ses locaux.

L’économie française traverse un marasme inédit. Dans ce contexte, seul l’investissement représente un moteur de reprise efficace. L’investissement de l’Etat engagé au soutien de ses secteurs les plus touchés d’abord, mais également l’investissement des entreprises dans des outils et vecteurs de croissance : le développement technologique, le recrutement, le marketing, le commercial… Or, les systèmes de garantie aujourd’hui existants en matière d’immobilier d’entreprise freinent plus que jamais les capacités d’investissement de ces dernières et en réduisent les capacités d’endettement. En effet, la GAPD (Garantie à première demande) largement répandue, en venant alourdir le bilan de l’entreprise, abaisse ses capacités bancaires, l’empêchant de disposer de sa propre trésorerie. De la même manière, un entrepreneur au projet de croissance avancé, et faisant face à la nécessité de séquestrer une somme colossale pour amortir le simple coût de son déménagement pourra y renoncer et par la même renoncer à son développement. Résultat : des investissements impossibles et une croissance globale ralentie.

En bref, nous faisons aujourd’hui face à une situation inique, que la crise actuelle doit plus que jamais interroger : à quand la révolution du modèle de cautionnement de l’immobilier d’entreprise ? A quand la fin du séquestre des fonds en guise de garantie ? Car, il est plus jamais temps que ce modèle se transforme en donnant davantage de place, à l’image de ce qui se fait déjà sur le marché du locatif particulier, à des systèmes de caution simplifiée ou de garanties des loyers impayés. Et au bénéfice de tous ! En effet, les TPE/PME, principales vecteurs de croissance et d’emploi en France, ne sont les seules concernées par les difficultés d’investissement et les conséquences du contexte économique actuel. Le marché de l’immobilier tertiaire et commercial demeure aujourd’hui excessivement concentré, entre les mains de quelques entreprises trustant l’essentiel de l’offre locative. Or, la mise en place de plus en plus généralisée du télétravail, pour des raisons économiques évidentes (nous en conviendrons), impacte non seulement la raison d’être de ces centres d’affaires et gros parcs tertiaires, mais aussi et surtout leur rentabilité !

Comment gérer l’obsolescence en marche de ces plateaux de travail aux dimensions hors norme ? Comment repenser ces zones pour garantir tant les revenus des bailleurs que les capacités de développement des entreprises ? En assouplissant la règle et en l’adaptant désormais aux normes d’un monde économique en reconstruction et de modes de travail plus que jamais en révolution. Le pouvoir est entre les mains des bailleurs, assortie désormais d’un rôle et d’une mission sociale majeure : transformez-vous pour sauver les entreprises !


Source link