Cette chronique a été rédigée par Sidonie Viala Khur, Chief People Officer chez Foodles et Aurélien Rothstein, CEO du cabinet Engagement et Performance.

Mouvement de grande démission ou plus récemment encore, démission silencieuse, en 2022, seuls 6%[1] des salariés français se déclaraient engagés dans leur travail. Ce désengagement massif, encore plus marqué outre-Atlantique, a été accéléré par le changement des mentalités imposé par la crise sanitaire. Besoin de plus de sens, d’un meilleur équilibre, les salariés ont saisi l’occasion d’ajuster leur rapport au travail en favorisant leurs intérêts individuels. Ainsi, les employeurs font donc face à un enjeu de taille : réinventer l’expérience collaborateur. Outre les vieilles recettes à coup de team buildings, grands discours de la direction…Pour enrayer le mouvement et réengager ses collaborateurs, la priorité des RH aujourd’hui est bien le lien social, notamment possible à travers le réaménagement des espaces de travail pour plus de convivialité. 

L’espace de travail, reflet d’une culture d’entreprise, au cœur des sujets d’attractivité…

Depuis plusieurs mois, les services RH se confrontent à de nouveaux choix stratégiques, comme celui des locaux, de l’aménagement des espaces ou de la mise en place de services annexes pour favoriser l'attractivité et la qualité de vie au travail.

Alors qu'il y a encore peu, il s'agissait de fioritures pour les entreprises, il devient aujourd'hui essentiel d'investir dans des bureaux dignes de ce nom, en phase avec les nouvelles attentes des salariés. En effet, cette nouvelle manière de consommer le travail passe par la réinvention des espaces pour garder et pérenniser les liens sociaux, et ainsi favoriser une meilleure productivité. Gardons à l'esprit que c’est ici même que se cristallisent les conditions de travail des salariés, mais également là que se jouent la cohésion d’équipe, la fierté d’appartenance ou encore la réputation et l'identité d’une société.

En l’espace de deux ans de crise sanitaire, de nouveaux modes de travail ont émergé, entre télétravail et retours au bureau, c’est le flex office qui est plébiscité par les salariés français, 82% d’entre eux souhaitant en effet adopter ce mode de travail hybride[2]. Ce même schéma doit donc s’appliquer au sein des locaux d’une entreprise en diversifiant l’offre de bureaux selon les besoins : s’isoler au calme pour se concentrer, se connecter aux autres pour mieux collaborer, se réunir à l’occasion d’une pause-déjeuner conviviale, disposer de l’équipement nécessaire pour une visio-conférence optimale, etc…Chaque espace doit être repensé pour s’adapter aux nouveaux usages et permettre de retrouver du sens à travers le retour du rendez-vous physique.

La restauration d'entreprise : un lieu plus que central dans la qualité de vie au travail

La cantine d’entreprise est l’espace commun par excellence. Quand on parle d'espaces de vie au travail, cette dernière est plus que prisée par les collaborateurs. En effet 75% d'entre eux estiment que le service de restauration d’une entreprise a un impact positif sur son attractivité et ils sont 67% à mesurer ce même impact positif sur le bien-être au bureau. [3]

La pause-déjeuner est l’occasion idéale pour échanger de façon plus informelle, apprendre à mieux se connaître, créer des liens, avoir des débats plus larges…elle est essentielle dans la construction d’une cohésion d’équipe qui profite, de fait, à l’engagement, au travail de chacun et à la productivité de groupe. L’employeur a donc tout intérêt à repenser les lieux et temps de pause à travers de nouveaux services (restauration, détente, activités…), souvent seules occasions de réunir les différentes équipes d’une entreprise.

A ce titre, nous voyons émerger une nouvelle génération de cantines « connectées » ou « hybrides », ayant pris le pari d’une offre de restauration sur-mesure, tant en termes de produits (frigos connectés, comptoirs…) que d’espaces et d’animations, toujours dans l’objectif de rassembler et ainsi réinventer la vie au bureau en un lieu plus stimulant pour les collaborateurs.

La distance relationnelle est une réalité face au développement des outils numériques, mais l’employeur a les moyens d’influer sur l’engagement et le retour au bureau de ses collaborateurs à travers l’aménagement des espaces, et notamment des espaces communs. Plus qu’un enjeu de rétention ou de fidélisation, la clé réside sur l’engagement en tant que tel, partant du principe qu’on ne pourrait en effet retenir un salarié désengagé. L’effet de grande démission doit amener les entreprises en retard sur ces sujets, à se réinventer, pour mettre au cœur de leur préoccupation le bien être de leur collaborateur avant tout. 

[1] State of the Global Workplace : 2022 Report

[2] Malakoff Humanis

[3] Etude Ifop – Foodles


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