Les soldes d’hiver seront-t-ils perturbés suite à l’annonce d’un possible reconfinement ?  Les magasins resteront-ils ouverts ? Difficile en ce moment d’avoir de la visibilité et d’anticiper, car c’est malheureusement le virus qui dicte l’agenda. Si la courbe des contaminations baisse et que le gouvernement avait pour objectif de sauver le Black Friday et les fêtes de fin d’année, temps forts pour les commerçants, nous ne sommes pas à l’abri de nouveaux revirements. Dans ce contexte, les marques naviguent à vue une semaine après le début des soldes d’hiver, rendez-vous incontournable pour les consommateurs.

Un « tunnel de ventes » de la dernière chance

Cette année, la période est cruciale pour les commerçants, exsangues par l’enchaînement de deux confinements. Cette période soutenue de ventes est l’occasion de rattraper l’activité en baisse par de belles promotions et d’absorber au maximum les pertes commerciales dues au confinement.

Si le e-commerce était chose acquise pour les grands groupes, depuis longtemps déjà présents en ligne, la chose ne va pas encore de soi pour les commerces indépendants. L’aspect positif de cette période difficile est de leur avoir fait prendre conscience de l’urgence de se digitaliser, et du caractère indispensable du e-commerce pour se rendre visible auprès des clients, dont le premier réflexe est souvent une recherche sur Google, et ne pas laisser le champ libre aux géants de la vente en ligne et marketplaces en tout genre.

Le e-commerce en renfort de la vente physique

Loin d’être deux entités distinctes, le e-commerce et les magasins physiques sont en effet complémentaires. Pour les commerces physiques, une présence en ligne est indispensable, non seulement pour capter leur clientèle où qu’elle se trouve, mais aussi pour assurer le relais dans une période telle que celle que nous venons de vivre.

L’e-commerce est aussi une ressource précieuse pour la vente physique, d’une part parce qu’elle permet aux clients de se rapprocher plus facilement d’une marque. D’autre part, parce que la vente en ligne permet de comparer les produits, y compris des produits rares, et de les commander à tout moment sans repartir bredouille, comme cela arrive parfois en magasin. C’est donc une richesse pour les consommateurs comme pour les commerçants, et le gouvernement a un vrai rôle à jouer dans l’accompagnement de cette digitalisation harmonieuse.

L’irremplaçable expérience client en magasin

L’idée d’une opposition entre le physique et le digital a trop longtemps été un fantasme de destruction du premier par le second. Cette période troublée que nous vivons doit permettre de le dépasser et de comprendre enfin que non seulement il y a de la place pour les deux, mais surtout qu’ils se nourrissent mutuellement. Le e-commerce procure une accessibilité dont les clients ne veulent plus se passer : inventaires quasi infinis, produits en fin de cycle commercial ou reconditionnés… et bien sûr une livraison rapide et à domicile. Mais cette accessibilité va de pair avec le shopping traditionnel, devenu un véritable rituel social, notamment au moment des soldes.

Les magasins sont au cœur de la vie de quartier, et le shopping y comporte un charme qui ne peut pas être digitalisé : celui d’acheter du thé en le sentant, des chocolats en les goûtant, ou des habits en les essayant – autant d’expériences impossibles en ligne. À cet aspect d’expérience sensoriel et social s’ajoute toute la dimension de conseil qui prend de plus en plus d’importance, et c’est ainsi qu’on assiste à une lente mais certaine transformation des métiers de vendeurs en métiers de conseillers de vente.

Comme chacun de nos actes, un achat est un choix qui a des conséquences dont il faut être conscient : si l'on veut que les commerçants indépendants survivent et continuent à agrémenter nos centres villes, il faut les soutenir. La période des soldes d'hiver est critique, et l'occasion pour eux d'écouler leurs invendus en affichant des prix cassés. Si la communication des marques a pu être un peu confuse, entre annonces du Black Friday, de Noël ou des soldes, les consommateurs ont pris l'habitude de cette période de promotions et devraient être au rendez-vous.

Les intérêts des commerçants et des consommateurs sont donc alignés : tout le monde veut que la nouvelle année se déroule bien, et attend l'espoir du vaccin. Surtout, tout le monde veut que les commerces restent ouverts, quitte à adapter sa méthode d'achat. Il faut donc miser sur cette complémentarité entre la vente en ligne et la vente physique pour soutenir les commerçants.


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