Produire avec moins d’énergie, dans l’industrie comme en cuisine, c’est essayer d’obtenir un résultat tout aussi satisfaisant en utilisant des méthodes moins énergivores… Ceux qui cuisine sans gluten comprendront combien il faut redoubler d’efforts pour retrouver les goûts et textures similaires avec une farine différente ! Il en va de même pour l’utilisation d’une moindre énergie dans une recette industrielle. C’est donc une lente transition qui est face aux industriels et qui va les conduire à revoir totalement un savoir acquis de longue date.

Etape 1 de la recette : comprendre où l’énergie est consommée

Nul ne sert de changer une recette si celle-ci est déjà efficace, car là où il faudra opérer les changements, les investissements seront colossaux. La mesure est donc une première étape qui permet de positionner au mieux son temps, sa recherche et ses investissements. Cette mesure consiste à s’outiller pour capturer les données de production, déjà nombreuses, et les contextualiser au produit, vis-à-vis de son énergie consommée.

Etape 2 de la recette : optimiser l’énergie

Comme en cuisine où l’utilisation d’un couvercle sur une poêle ou l’arrêt du four avant la fin de cuisson permettent des économies d’énergie significatives sans impacter, ni la recette, ni le résultat, bon nombre de réduction d’énergie dans l’industrie peuvent se faire sans changement. Faute de suivre correctement cet ingrédient par le passé, bon nombre d’industriels surconsomment de l’énergie dans leur chaîne de production. La mesure permet en général d’identifier de fortes variabilités lors de la production, qui sont elles-mêmes un bon indicateur de possibles optimisations et mises sous contrôle permettant d’importantes économies. Un travail d’analyse des données de production, outillé avec une solution spécialisée permet l’identification des facteurs clés et leur mise sous contrôle. La production, ainsi optimisée et stabilisée, ouvre le champ aux étapes suivantes qui impliquent une transformation plus large.

Etape 3 de la recette : prévoir sa condition énergétique

La troisième étape s’applique à modifier les modes de production sans changer les produits de la recette. Prévoir sa consommation énergétique est un moyen de positionner les plus fortes demandes aux moments où l’énergie est la plus disponible et donc moins onéreuse. Prévoir son besoin et le mettre face à l’offre énergétique, dont la visibilité à long terme peut être faible, devient un nouveau défi pour les industriels. Il les conduit à avoir une production très flexible, des productions tampons sur certaines étapes plus consommatrices que d’autres. Il va falloir prédire, prendre des décisions basées sur des informations floues et optimiser dans une situation multifactorielle complexe. Les outillages, s’appuyant sur l’IA, confrontant les données des ERP comme des MES seront la clé du succès de cette transformation.

Enfin, l’étape finale de transformation pourra se concentrer sur les parties du processus les plus consommatrices mais aussi les plus difficiles à rendre flexibles. Celles pour lesquelles il n’y a d’autres solutions que de repenser les ingrédients, les processus de transformation et sur lesquelles de lourds investissements en industrialisation vont devoir se concentrer. Cette ultime étape pourra être largement réduite du fait des succès des étapes précédentes, néanmoins elle demeurera nécessaire. Chaque nouveau produit doit être conçu en en tenant compte car à partir de maintenant, l’énergie n’est plus une commodité, c’est une composante majeure de la recette de tout produit.   


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