Proposant un service de location de voitures livrées au domicile de ses clients, Carlili veut passer la seconde. Créée en 2015 par Vincent Moindrot et Arnaud de Cazenove, cette start-up vient en effet de boucler une augmentation de capital de 24 millions d'euros auprès de deux investisseurs : la Banque des Territoires, déjà actionnaire minoritaire, et le Fonds de Modernisation Ecologique des Transports (FMET), géré par la société de gestion Demeter. Amorcée il y a un an, cette levée de fonds était devenue nécessaire pour permettre à la société, encore déficitaire, de maintenir sa dynamique de croissance. "Depuis nos débuts, le nombre de nos utilisateurs a triplé chaque année, à l'exception de 2020 à + 50 %, précise Vincent Moindrot, CEO de Carlili. Nous en comptons aujourd'hui plus de 50 000, un niveau qui devrait continuer d'augmenter fortement dans les mois à venir." Après avoir atteint un chiffre d'affaires de 4 millions d'euros l'an dernier, Carlili vise 11 millions d'euros de revenus au cours de l'exercice 2022.

Une levée stoppée par la crise sanitaire

Au lancement de l'entreprise, les co-fondateurs s'étaient principalement appuyés sur leurs propres ressources, tout en faisant appel à quelques business angels. Avec deux objectifs en vue. "Dans la mesure où l'automobile constituait le secteur le plus émetteur de CO2, nous voulions infléchir cette tendance en limitant d'abord le nombre de véhicules en circulation, ce en favorisant l'auto-partage, rappelle Vincent Moindrot. Pour ce faire, nous livrons directement au domicile de personnes ayant un besoin ponctuel une voiture, qu'elles peuvent utiliser durant une durée maximale de 90 jours."

A l'origine, l'intégralité des véhicules ainsi fournis étaient empruntés par la start-up auprès de loueurs professionnels. Mais à l'aune de son deuxième objectif, Carlili a rapidement été amené à changer de braquet. "Pour amplifier la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au transport automobile, nous sommes convaincus que le passage à l'électrique doit être encouragé, explique Vincent Moindrot. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de proposer à nos clients une offre de location 100 % électrique d'ici 2025." Les véhicules électriques ne représentent actuellement que 10 % des locations de Carlili. Or, confrontée à une disponibilité insuffisante de véhicules de cette nature chez ses partenaires loueurs professionnels, Carlili a dû commencer à acheter ses propres véhicules en 2019. Elle en possède aujourd'hui 75, exclusivement des Tesla.

Pour financer ces achats, la société avait procédé en avril 2020 à une première augmentation de capital de 2 millions d'euros auprès de la Banque des Territoires. "D'autres fonds devaient également investir, mais la crise sanitaire a stoppé le processus", signale Vincent Moindrot.

Une flotte de 300 véhicules détenus en propre

Celui-ci a été relancé il y a un an. Accompagnés par la banque d'affaires Wagram Corporate Finance, les co-fondateurs de Carlili ont rencontré plusieurs fonds spécialisés dans la mobilité et le développement durable. Désireuse de rester investie, la Banque des Territoires a injecté un nouveau ticket de 10 millions d'euros, tandis que le FEMT a de son côté apporté 14 millions d'euros. Ensemble, les deux actionnaires détiennent une participation avoisinant 30 %.

Avec cette enveloppe, la start-up va élargir la flotte de voitures électriques qu'elle détient en propre, pour la porter à 300 d'ici un an. Elle projette également de densifier son maillage territorial. Aujourd'hui présente dans les régions parisienne et lyonnaise, Carlili compte s'implanter dans une quinzaine d'agglomérations de plus de 100 000 habitants.

Enfin, la new money servira à diversifier son offre de services. "Alors que nous allons bientôt offrir la possibilité à nos utilisateurs de récupérer leur voiture à la sortie d'une gare, nous finalisons le développement d'une application qui leur permettra par exemple d'ouvrir les portières avec leur téléphone, indique Vincent Moindrot. En outre, nous commençons à commercialiser un service en marque blanche pour le compte de constructeurs automobiles cherchant à devenir des acteurs complets de la mobilité." Avec ces développements, Carlili espère devenir rentable dès le début d'année 2023.


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