Selon une récente enquête auprès de 300 chefs d’entreprise, le passage à la facturation électronique, bientôt obligatoire, suscite encore une large indifférence parmi les chefs d'entreprise et met en lumière une bien faible préparation (Facturation électronique, enquête sur l’état de préparation des entreprises françaises, Avril 2023).

Un chiffre est à lui seul significatif : seules 7,5% des entreprises interrogées, majoritairement des TPE, s’estiment prêtes pour le passage à la facturation électronique.

Pas une priorité

Dans le détail, l'étude révèle que 44,8% des répondants considèrent que la facturation électronique n'est pas une priorité pour elles (à comparer avec les 31,4% qui sont dans une phase d'analyse des impacts et aux 5,6% qui sont en cours de passage à la factur-X). Sachant que 50% des répondants n'ont pas encore organisé ou prévu d'organiser les flux internes de données en vue de cette nouvelle exigence.

Le niveau d'information sur la facturation électronique varie également. Alors que 28,8% des répondants déclarent qu'ils s'y intéresseront au dernier moment, 45,7% ont commencé à se documenter. Seuls 7,5% se disent bien documentés et prêts à effectuer la transition.

Ce qui ressort également de cette enquête, c’est un réel besoin d'accompagnement des entreprises pour réussir cette transformation.

En pratique, les experts-comptables apparaissent les interlocuteurs privilégiés (43,4%, loin devant les éditeurs de logiciels : 21,3% ou les banques : 0,8 ; sachant que 22% des répondants n’ont pas ou ne feront pas appel à un partenaire pour le passage à la facturation électronique) pour soutenir les entreprises dans leur adaptation à la facturation électronique, grâce à leur expertise en matière de conformité et de processus financiers.

Des bénéfices pourtant attendus

Des répondants qui évoquent pourtant les effets bénéfiques de la transition vers la facturation électronique.

Parmi ceux-ci, le trio de tête est le suivant : 42% des répondants estiment que le principal impact positif de cette réforme sera le gain de temps, devant la diminution des erreurs, 38% et, enfin, la facilitation de la déclaration de TVA : 32%.

Un enjeu également suivi de près par le gouvernement qui espère faire chuter le taux de fraude, aujourd’hui compris entre 20 et 25 milliards d'euros par an (selon un rapport de l’INSEE). La facturation électronique serait alors l’occasion d’opérer un meilleur contrôle encore relativement modeste selon les conclusions d'un rapport du Sénat publié fin 2022.

Autres enseignements clefs

  • 54% des répondants utilisent actuellement un logiciel pour leur facturation (24% se débrouillent tout seul et 14% s’appuient sur un expert-comptable)
  • Niveau d'information concernant la facturation électronique ? Aucune information, je m'y intéresserais au dernier moment : 28,1% ; J'ai commencé à me documenter sur la question : 45,8% ; J'ai effectué les premières démarches : 5,4%
  • 27,5% des répondants ne savent pas ce qu’est un PDP
  • Coût estimé du passage à la facturation électronique : entre 0 et 5 000 euros pour 73,2% des répondants

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